Hollande résistera-t-il à Netanyahou?

16 DÉCEMBRE 2014 |  PAR RENÉ BACKMANN

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Les dirigeants français et israéliens, Benjamin Netanyahu et François Hollande | AFP
Selon le quotidien israélien Haaretz du 15 décembre, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou aurait eu, il y a quelques jours, un long échange téléphonique avec François Hollande au cours duquel il aurait demandé au président français de renoncer à déposer devant le Conseil de sécurité un projet de résolution fixant un calendrier de deux ans pour mettre un terme au conflit israélo-palestinien en concluant un accord débouchant sur la naissance d'un Etat palestinien dans les frontières de 1967, avec de possibles échanges de territoire.Mis au point en accord avec la diplomatie britannique et peut-être même un soutien allemand, ce texte  aurait pour but de rappeler les termes de référence d'une négociation et d'assigner à Israël un délai fixe pour accepter - ou non - la conclusion d'un accord. Il pourrait même être plus précis encore en mettant en garde Israël contre le risque que prendrait l'Etat hébreu à refuser les termes de références rappelés et à refuser de participer à la conférence internationale prévue par la résolution.Face à un tel refus, les initiateurs de la résolution pourraient annoncer qu'ils reconnaitraient officiellement l'Etat de Palestine sans attendre. Les informations qui ont filtré à ce jour laissent entendre que pourraient participer à la conférence l'union Européénne, les Nations Unies, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, et les Etats arabes voisins d'Israël et de la Palestine. Le texte est encore en discussion. L'Elysée serait, une fois encore, moins "allante" que le Quai d'Orsay sur le sujet. S'exprimant devant l'Assemblé nationale, à la suite du débat sur la "proposition  de résolution  relative à la reconnaissance de l'Etat palestinien", le 28 novembre, Laurent Fabius a clairement indiqué que si "cette ultime tentative de solution" échouait, la France  devrait prendre  ses responsabilités en reconnaissant l'Etat de Palestine. "Nous y sommes prês" a même affirmé le ministre des Affaires étrangères.Manifestement alarmé par ce discours, c'est sur les bonnes dispositions de François Hollande à son égard et à l'égard d'Israël  qu'aurait tablé Benjamin Netanyahou en lui adressant cet appel téléphonique dont le contenu précis et surtout la conclusion n'ont pas été révélés."J'ai dit à Hollande que je jugeais cette intitaive [NDLR: le projet de Résolution au Conseil de sécurité] négative et qu'elle pourait avoir un effet inverse à celui attendu" a confié Netanyahou aux journalistes qui l'accompagnaient à Rome où il était venu lundi rencontrer le secrétaire d'Etat américain John Kerry.Expliquant qu'une résolution du Conseil de sécurité qui aurait pour objectf de conraindre Israël à accepter la création unilatérale d'un Etat palestinien dans un délai donné pourrait être "destructrice pour Israêl et les Palestiniens", un officiel Israélien avait indiqué aux journalstes avant la éunion de Rome, qu'Israël rejeterait toute "tentative de lui dicter une action unilatérale". On ignore le contenu des échanges entre Kerry et Netanyahou, mais le climat ne devait pas être très chaleureux car le secrétaire d'Etat américain a annulé la séance de photos prévue avec les journalistes.On sait cependant que l'administration américaine est divisée face à la proposition de résolution française sur la conférence internationale. Kerry serait favoable  à une position réservée, voire à une prise de distance de l'adminstration américaine face à la proposition française, compte tenu de l'accroissement de la violence au Proche-Orient et de la campagne électorale qui s'ouvre en Israël. La conseillère pour la Sécurité nationale de Barack Obama, Susan Rice, estimerait, elle qu'il serait plus avisé de chercher un compromis avec les alliés de Washingon.A suivre...