Charles Eloy
Le Glimps festival s’est déroulé à Gand du 11 au 13 décembre 2014 : 70 concerts répartis dans 11 endroits différents et la présence de plus de 300 délégués professionnels.
Les artistes des deux communautés (francophones et flamandes) et des groupes internationaux présentent leurs showcases.
Votre reporter de Concert Monkey y est également invité afin d’offrir à ses lecteurs une information de première source concernant les tendances musicales en Belgique et à l’étranger.
Très bon accueil et des informations efficaces. La majorité des salles de concerts est regroupée dans le centre-ville.
The Spectors (BE) – salle Charlatan
THE SPECTORS est un groupe composé de 3 filles (chant/guitare, claviers, batterie) et 2 garçons. Leur style: shoegaze/dreampop, rock lo fi américain.
Les compositions de la chanteuse/compositrice Marieke sont bien construites. Chris Urbaniwics (ex-Editors) y contribue dans quelques compositions par des arrangements en qualité de producteur et des parties de guitare et de synthé. The Spectors se laissent influencer par Jesus and Mary Chain, My Bloody Valentine.
Les voix majoritairement d’une couleur mélancolique se mêlent intimement à la musique et ont un effet de donner peu de relief. La chanteuse n’arrive pas à s’exprimer pleinement dans ce contexte
La présence scénique du groupe est excellente. La chanteuse-guitariste porte des tatouages sur les avant-bras. Le public connaît déjà quelques chansons, dont leur single « Nico ». Cela démontre le sens de la mélodie qui accroche les oreilles.
C’est un groupe débutant. Il leur faudra encore quelque temps et vitamines afin de pouvoir canaliser leur énergie d’une manière plus dynamique.. Les effets pédales et autres sont trop gérés et donnent l’impression qu’il y a une volonté de respecter un style Je reste dans l’attente que The Spectors oublient le frein afin de montrer leur réel potentiel. The Spectors devraient progresser logiquement dans les mois qui suivent afin de produire un groove plus homogène et d’aborder les festivals de l'été 2015.
Billions of Comrades (BE) – salle Trefpunt
Billions of Comrades, c'est du noisy rock mélangé avec des éléments de l'electronica. Les chansons sont d'un style direct avec des beats qui donnent envie de bouger et de danser. Le public conquis de suite devant la scène ne s'en prive pas.
Le groupe indie underground dégage une bonne énergie. A noter qu'il est signé par un label indie bruxellois, Black Basket Records et qu'ils doivent se prouver sur scène sans les campagnes de marketing dont bénéficient certains groupes qui se revendiquent "indies". Des musiciens dans le coeur et l'âme, pas des marionnettes.
La présentation scénique reste à améliorer .
Billions of Comrades entame le concert avec la chanson « Robots » qui est au départ plus expérimentale que les autres, mais qui nous donne un avant-goût de leur univers musical. Vers la fin du morceau, le ton devient plus rock.
Le chanteur a le timbre de voix qui nous fait penser à Robert Smith (The Cure). Il jongle avec son micro et joue sur un Tenori-on, un instrument de musique électronique.
Il manipule un écran composé d’une matrice de 16 par 16 Led (diode électroluminescente) dont les parties activées génèrent une musique évolutive. Quelques références d’artistes qui utilisent cette technologie venue du Japon : Björk, Emilie Simon
La chanson »Squadra » débute avec des nappes de synthés, suivi par le chant accompagné par des loops et la guitare y est omniprésente. Une énergie survitaminée amplifiée par une batterie puissante vibre dans la salle de concert.
Un loop de basse de synthé entame la chanson «Altars » et ensuite nous retrouvons des arrangements avec des riffs de guitare électrique incisifs pour terminer avec des nappes de synthé oscillantes.
Je crois reconnaître des sons de marimba au départ de la chanson « Panda » appuyé par une batterie.
Billions of Comrades utilisent intelligemment (DIY with a little help, le grand mérite de ce groupe) toutes les ressources de la technologie pour nous offrir une musique agréable à écouter et à danser.
Setlist: Robots, Harders, Sqaudra, Altars, PLKTS, Minor, Panda.
De Staat (NL) – salle Charlatan
DE STAAT, un groupe néerlandais formé en 2006 avec 3 albums sous les bras, tournant en Europe se retrouve dans un festival dédié aux showcases. Cela n’est plus une révélation.
Dans le programme de Glimps, il est annoncé la sortie un EP « Vinticious versions » avec des morceaux réarrangés de leurs albums précédents. C’est comme les harengs à la sauce tomate ou à la sauce citron, cela reste des harengs. Ils ont délibérément voulu ce disque qui reprend des références des décennies précédentes.
Ils commencent leur concert avec "Get it together" avec un tempo upbeat avec une guitare langoureuse. Le batteur a été cherché des inspirations chez Carmine Appice, qui a contribué aux tubes mondiaux comme Passion, Do you think I’m sexy (Rod Stewart). Les voix dans « Build that, buy that » se réfèrent aux Beastie Boys. « All is dull », du reggae. Je vous épargne les autres détails. Le résultat final est une soirée agréable passée avec un groupe qui s’exerce à de reprises et veut plaire à un large public. J’espère qu’ils retrouvent prochainement la créativité de leurs trois premiers albums.
Setlist : Get it together, Build that buy that, Sweat shop, Down town, All is dull, Devil’s blood, Wait for evolution, Input source select.
Paon (BE) – salle Minnemeers
Le groupe PAON est un projet de Ben Baillieux-Beynon et Aurélio, respectivement issus de The Tellers et Lucy Lucy. Sur scène nous retrouvons quatre musiciens. Le style s’apparente à du pop- rock californien. Un court intro de clavier organique de la chanson « Shine » introduit le concert. Les mélodies pop entêtantes et les constructions prévisibles.Le salle de théâtre a été aménagée en salle de concert. Paon utilise souvent des réverbérations sur les voix et dont je ne connais pas la raison. L’usage trop fréquent fatigue l’écoute de leurs morceaux et c’est mon quatrième concert de la soirée. Je quitte pour laisser reposer les oreilles et écouter un autre groupe. Un concert à voir dans d’autres circonstances.
Fuck Art, Let’s dance (DE) – salle Trefpunt
Le groupe FUCK ART, LET’S DANCE originaire de Hamburg nous délivre une musique synthpop marinée d’accents rocks paisibles. Leur musique est dansante et structurée et répétitive. Initialement c’est agréable à écouter, mais les maigres variations forcent à rester attentif. Fuck Art, Let’s dance. Un slogan des années post-punk imprimés sur les tee-shirts, imprimant l’esprit révolutionnaire musical. Je n’ai retrouvé rien de révolutionnaire ou évolutionnaire dans le groupe.
Aujourd ‘hui quatre salles de concerts étaient ouvertes. Demain le Glimps Festival propose onze salles de concerts.