Le Président communiste de l’Assemblée de Corse, Dominique Bucchini, a accusé hier le gouvernement « d’accélérer la mise en place de l’État néo-libéral », une logique se retrouvant selon lui dans le projet de réforme institutionnelle pour la Corse
« Je suis hostile à la réforme de l’organisation territoriale menée par le gouvernement », a déclaré Dominique Bucchini, lors d’une session extraordinaire de l’assemblée sur la réforme visant à fusionner la collectivité territoriale et les Conseils généraux de Corse-du-Sud et de Haute-Corse. Il a regretté que « cette logique animant le processus national » se retrouve dans la réflexion menée en Corse en accusant les socialistes, « qui pourfendaient (ndlr : dans l’opposition, en 2010) le plan gouvernemental visant à substituer la compétitivité des territoires à leur égalité », de vouloir « accélérer la mise en place de l’État néo-libéral. » Déplorant qu’elle soit conduite « de façon autoritaire et chaotique », il a souligné que la politique socialiste allait « dans le même sens que la loi Sarkozy ».
Refondation sociale du Medef
« En empêchant les départements et les régions de mener librement leurs politiques et en asséchant leurs ressources, on sape les fondements de la décentralisation », a regretté Dominique Bucchini. « Ainsi, logique économique, réforme institutionnelle et organisation territoriale, concourent à un même projet de société et la réforme territoriale est le pendant de la refondation sociale du Medef, dessinant une nouvelle architecture intercommunalités-régions-Europe construisant un État défendant les intérêts de l’oligarchie financière », a dit Dominique Bucchini.
Aussi, a-t-il considéré que la réforme « impacte la Corse » et « risque de la marginaliser ». Et a plaidé pour « son inscription au titre d’un article spécifique dans la constitution, afin que soit prise en compte son unicité dans l’organisation territoriale française tout en l’arrimant solidement à la République. »
La Marseillaise, le 13 décembre 2014