Au moment où le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, présentait son projet de loi permettant une ouverture plus fréquente des commerces le dimanche, Martine Aubry, maire de Lille (PS), a publié une tribune sur le site du journal Le Monde pour dénoncer une "régression pour notre société" qu'elle s'engage à combattre dans sa ville et au niveau national.
Pour l'ancienne ministre de l'Emploi et de la Solidarité, cette réforme "n'est pas une réforme subalterne, c'est un moment de vérité autour de la seule question qui vaille : dans quelle société voulons-nous vivre ?" et elle invite la gauche à ne pas réduire " l'existence à la consommation" avant d'interpeller les siens : "La gauche n'a-t-elle désormais à proposer comme organisation de la vie que la promenade du dimanche au centre commercial et l'accumulation de biens de grande consommation ?"
Et de répondre : "Le dimanche doit être un temps réservé pour soi et pour les autres. C'est un moment précieux qui doit être consacré à la famille et aux amis, à la vie associative, à la culture et au sport... Valorisons l'être, plutôt que le tout avoir. Gardons du temps pour penser, respirer et vivre."
Martine Aubry jugent également que "les arguments économiques de ceux qui sont favorables à une plus grande libéralisation du travail le dimanche ne résistent pas à l'analyse." et met en garde sur "les dizaines de milliers d'emplois seront détruits "chez les petits commerçants"
Et elle enfonce le clou : "Croire que les salariés vont de gaieté de cœur travailler le dimanche, en décalage avec la vie de la société, sous prétexte qu'ils n'ont pas d'emploi ou un salaire majoré, montre une profonde méconnaissance de la réalité. En période de chômage de masse, on ne refuse pas de travailler aux horaires que demande l'employeur (...) L'ensemble des syndicats sont aujourd'hui à l'unisson opposés à ce projet. Il faut les entendre. Inutile autrement de parler de démocratie sociale.