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sur une coquille de noix

Publié le 16 décembre 2014 par Pjjp44
sur une coquille de noix
La tarte à lulu
   sur la grille des programmes.
Une tarte à la noix certes
mais qu'on ne s'y trompe pas.
Gonflée et valeureuse
elle est fameuse
et suave
   à n'en pas perdre une miette.
Reprendrez-vous une tranche,
de pas raisonnable?
Une part de beau temps

(clin d'oeil amical  au Nigloo)


"Nous sommes comme les noix, nous devons être brisés pour être découverts."
-Khalil Gibran-
sur une coquille de noix Passé au rouge
ptêt trop pressé ou trop timide pour attendre
et
déjà de l'histoire ancienne.
Alors  photos souvenirs
à la revoyure



"Je pourrais être enfermé dans une coquille de noix, et me regarder comme le roi d'un espace infini, si je n'avais pas de mauvais rêves." -Hamlet- -Shake inspire

sur une coquille de noix
 Vue de dessus aéro- drone
".../...

- Je vous arrête, ami. Je ne suis pas un homme.
- Vous n´êtes pas un homme?
- Nullement, je suis un noyer.
- Vous êtes noyé?
- Non. Je suis un noyer. L´arbre. Je suis un arbre. "

Il y eut un frisson de l´air.
Se détachant de la cime du grand cèdre, un oiseau est venu se poser sur l´épaule du vieillard et je crus reconnaître, miniaturisé,
l´ange malicieux qui m´avait visité.
Tous les trois, l´oiseau, le vieil homme et moi, nous avons ri, nous avons ri longtemps, longtemps...
Le fou rire, quoi!"

 extrait de "Plume d'ange"-Claude Nougaro-


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sur une coquille de noix

 illustration source B.C.

 transmis par "Les Bouches Cousues"
un article publié chez "Les Vengeuses Masquées"

LES FAITS


Depuis 2010 environs, nous voyons arriver les dits « mineurs isolés étrangers » sur le territoire Français. Des gamins venus principalement d’Afrique, d’Inde, du Pakistan, d’Afghanistan … au péril de leur vie, via des passeurs, parfois. A pied, par avion, par bateau de fortune, fuyant la guerre, une vie de misère, les mariages forcés, les travaux forcés, la maltraitance, la prostitution, pour venir s’en sortir, ici ou ailleurs.


Leur périple? Bateaux qui chavirent, voir leurs compagnons mourir, la case prison aussi selon le pays traversé, l’esclavagisme pour payer leur « voyage », la prostitution: leur corps n’a pas de prix pourvu qu’il se tirent de leur vie. Qu’ils sauvent leur vie.
Leur bagage? Pour les chanceux un passeport, pour les autres un acte de naissance. Parfois rien.


ENFANTS, mineurs, sans ressource, sans famille, sont pris en charge par les Services de la Protection de l’Enfance, comme n’importe quel enfant qui se trouverait dans la même situation sur le Territoire Français, La France, Pays des DROITS DE L’HOMME!


Errance, zone de rétention, squattes… Associations. Dirigés vers un Territoire d’Action Sociale. Radiographie du poignet si doute de minorité, procédure en express au juge des affaire familiales. Ordonnance de placement. Foyer de l’Enfance, accompagnement éducatif pour se scolariser, s’insérer comme on dit, trouver un apprentissage, puis un logement peut-être et enfin s’en sortir, le tout, avec des papiers!


Du coup, face à leur arrivée, qualifiée de massive (et là je ris parce-que entre 4000 et 8000 Mineurs isolés étranger sur TOUT le territoire Français, on peut difficilement qualifier cela de « masse » / Chiffres pour l’année 2010 / ) Mme Taubira à créé une circulaire le 22/07/2013, concernant cet accueil, afin qu’il soit pérenne. PÉRENNE!!! Cela veut dire « qui dure toujours », en tous cas qui fonctionne bien, car  « « Il était temps de mettre fin aux inégalités, aux injustices » a conclu la ministre »


( http://www.gisti.org/IMG/pdf/circ_2013-05-31_norjusf1314192c_mie.pdf )


Alors Madame Taubira, c’est super cette circulaire hein …  ENCORE FAUDRAIT-IL QU’ELLE SOIT APPLIQUÉE! OU que quelqu’un vérifie qu’elle le soit?!


1 an après, que se passe-t-il?


Et bien seulement 1 an après, donc à peine le temps de l’appliquer et de l’évaluer, certains départements, certains Conseils Généraux ne veulent plus de ces jeunes là!
Parait-il qu’ils pèsent trop lourd dans le budget!!!!
Que les choses soient claires: ils sont pris en charge au même titre que n’importe quel mineur en Danger … le prix de journée dans les établissements concernés reste le même donc!!! C’est QUOI qui pèse trop lourd au final?!!


Leur raisonnement: placer un mineur étranger dans des établissements à bas prix voire en hôtel, coûte moins cher qu’en Institution. Et PERSONNE ne dira rien car justement ils sont SEULS et AUCUNE famille pour se plaindre de ça!


Ce qu’il se passe depuis 1 semaine


« Oui, allo, c’est madame x Referente ASE du jeune H. Nous avons reçu des consignes …. il devra quitter votre établissement à date du 15 décembre » « Mais pour aller où?!!! » « Oh, nous ne savons que peu de chose ….d’abord 15 jours en hôtel et puis affectation dans tel établissement en fait. Nous n’en savons pas plus ». « Mais pourquoi maintenant? Il vient d’avoir 16 ans!!!! Pourquoi ne pas attendre sa majorité?!! » « Parce-que les jeunes de presque 18 ans ne rentrent pas dans cette mesure … car à leur 18 ans rien ne sera signé pour eux donc ça ne sert à rien de les faire bouger pour si peu de temps ».


PRÉCISION: Rien de signé pour eux veut dire qu’un jeune dans cette situation sera à ses 18 ans + 1 jour, mis dehors et devra se débrouiller seul et sans logement.


Incrédulité, argumentation du non-sens,  de la rapidité en terme de délais, du côté MALTRAITANT (ce qui est juste à l’opposé de nos missions!!!!), de l’isolement créé et re-créé …. peu importe: elle n’y peut rien, sa supérieure non plus et nous encore moins, car consignes du Conseil Général.


Annonce au jeune. Il flippe. Il réprime des larmes aussi. Parce-qu’avec ce qu’il à traversé, pleurer pour « ça » serait comme une insulte à son parcourt … il va s’adapter dit-il. Il a peur aussi. Et nous, personnel sensé le rassurer, n’avons même pas d’info à lui donner pour essayer de le sécuriser….


Alors des heures de recherche sur le net:


  • Décision prise par le Conseil Général mi- Octobre. Passée sous silence.

  • Ce « fameux » établissement, trouvé aussi, bien qu’il ai fallu fouiller. État des lieux: structure pour personnes en grande précarité: chambres d’hôtel, mobile-homes ou Appartements partagés par 5 personnes: c’est ici que les jeunes vont aller.

  • Suivi éducatif? Aucun ou presque… 2 éducateurs en fin de journée pour … 100 Jeunes.

Les 100 Jeunes


Une Liste Noire de 100 jeunes concernés par la mesure, établie de manière arbitraire »en secret » Uniquement des mineurs étrangers. Des garçons. Âgés de moins de 18 ans. (Pourquoi? Parce-que à leurs 18 ans, si ils n’ont pu avancer sur le plan administratif, ça sera Charter! Ou la rue et la clandestinité si jamais ils arrivent à y échapper…).


Sur internet je questionne d’autres éducateurs, ils vivent la même chose. Aussi brutalement. Eux aussi ont peu d’infos. On recoupe ce qu’on a.


Un éducateur me dit « en Off certains parlent de Rafle ». Ce mot m’est venu ce matin même. Notre ressenti est commun. En ce sens je pense que l’action menée, cette rafle, est réelle, calculée, préparée ….. Exécutée.


Déportation Made-In France!


Le lendemain, en réunion,  j’apprends qu’en cas de suspicion de majorité par rapport au faciès du jeune, la Police des Frontière pourra intervenir pour aller « vérifier cela ». Leur faire (re)passer des radiographie du poignet: « Analyse discutable éthiquement mais aussi scientifiquement puisque la marge d’erreur irait jusqu’à 18 mois. Or selon des associations, les tests osseux décriés sont toujours d’actualité. La CNCDH, Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme, recommande ainsi de favoriser la présomption de minorité et d’interdire les tests osseux. »


(Source / http://www.20minutes.fr/paris/1415999-20140708-circulaire-taubira-an-apres-situation-mineurs-isoles-etrangers-vraiment-amelioree  /   ).


Et côté radiographie, cela est pratiqué, je peux en témoigner!


Voilà. On y est.
Des étrangers. Une liste. Une déportation. Des logements où on les parque. Peu voire pas d’accompagnement, de l’isolement. Une majorité approchant. Retour au pays probable: expulsion, si quasi-seuls, ils n’ont pu s’en sortir et régulariser leur situation.


Très bientôt, une seconde vague concernera les filles cette fois …


Certains éducs disent que sur Paris certaines institutions ont interdiction de scolariser les jeunes concernés!!


Aujourd’hui nous somme le 15 décembre 2014.


Deux de nos jeunes, agréables, respectueux, travailleurs et réussissant bien, pleins d’espoir et de courage, ne dormiront pas « chez nous ».


Comme 98 autres,  ils ont rejoint leur hôtel minable en attendant leur place au Ghetto


Ce soir pas de discussion animée et joyeuse autour du repas. Pas de « bonne nuit, à demain! » non plus. Et demain pas de « bonjour, comment vas-tu? ». Y’aura-t-il un jour, un bon jour pour eux?


Tout ça parce-que ils sont nés au mauvais endroit. Venus au mauvais moment. Parce-que dans leur malheur, ils sont, en plus, nés ailleurs, nés étrangers aux yeux de certains. Des gamins … de 16 ans. Pourtant, rien que des gamins, et avant tout des ÊTRES HUMAINS.


Winston Churchill:


« Un Peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre »  …


« La France condamnée en 2012″
http://www.immigracisme.net/articles/la-france-condamnee-pour-lenfermement-abusif-des-enfants-mineurs-etrangers-y-compris-les-nourissons.html
http://rue89.nouvelobs.com/2012/02/18/plus-de-pitie-pour-les-mineurs-etrangers-isoles-229485
http://www.cncdh.fr/fr/actualite/avis-sur-la-situation-des-mineurs-isoles-etrangers-presents-sur-le-territoire-national
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sur une coquille de noix

Manifeste (à lire et à signer) de LA CIMADE
sur une coquille de noix

-VALEUR AJOUTEE-
" L'étranger, cet autre moi-même"
" Dans une société française fragmentée par les injustices et les inégalités, certains désignent aujourd’hui l’étranger comme un bouc émissaire. Et demain qui ?
Par ce manifeste, nous affirmons et revendiquons notre soutien et notre solidarité à cet autre nous-même : l’étranger. Nous ne voulons pas être complices de sa dénonciation comme un problème et une menace.

Parce que cet étranger,
c’est l’un de nous.
Un homme ou une femme, avec ou sans papiers, avec ou sans emploi, avec ou sans logement, mais toujours avec un nom et une histoire propre, comme chacun d'entre nous.

Parce que cet étranger aspire à vivre dans la dignité et la sécurité. Il n’est pas acceptable que sa vie en France soit synonyme d’humiliations, de soupçons, de précarité et d’exploitation, de destin brisé par l’enfermement et l’expulsion. Parce que cet étranger est là, depuis toujours, et appartient à notre histoire. Passeur de connaissances, contributeur à notre richesse culturelle, il est aussi le bâtisseur et le défenseur d’une France nourrie du mélange des idées et de la diversité de ses habitants. La crise économique et sociale se moque des nationalités. Citoyens du monde, nous sommes tous concernés par les désordres mondiaux qui peuvent conduire, un jour, un homme, une femme ou une famille à quitter son pays : déséquilibres macro-économiques, dérèglement climatique, conflits nationaux et internationaux. Ensemble et unis, nous pouvons construire un avenir commun où chacun aura sa place. Divisés et séparés, nous renions notre mémoire et notre humanité. Les enjeux vont au-delà de la solidarité avec les étrangers. Il en va, plus profondément, de l’avenir de notre société qui ne sera véritablement en paix avec elle-même que lorsqu’elle saura assumer et valoriser sa pluralité. Aussi, nous appelons à un changement profond de perspective pour sortir de cette mise en accusation permanente de l’étranger, convaincus que l’obsession sécuritaire dominante a fini par occulter toute alternative, toute possibilité différente de penser la mobilité des êtres humains.
Sans angélisme ni naïveté, nous croyons qu’il est possible et urgent de promouvoir d’autres relations et d’autres politiques. Par ce manifeste, nous voulons déjouer les peurs collectives qui nous paralysent, et inviter à une large mobilisation celles et ceux, français et étrangers, qui refusent de se résigne"

pour signer



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