Intrigante session du club APM dont je suis membre, hier, sur le sujet du parfum et du pouvoir des odeurs, avec Marc-Antoine Corticchiato. Un voyage à travers le monde des odeurs, qui permet de fixer quelques idées clés, et de (tenter de) décrypter son eau de toilette le soir-même.
Saurez-vous identifier de quelle base il s’agit?
Le secteur de la parfumerie et de la cosmétique en général, est un des plus actifs en France. Ce serait le troisième, en terme d’excédent commercial (derrière l’aéronautique et ?…). L’univers de la parfumerie est ressemble à s’y méprendre à d’autres secteurs plus industriels, avec des donneurs d’ordre de renommée internationale (les marques),d es sous-traitants de rang 1, et une myriade de sous-traitants coincés entre la pression commerciale induite par travailler avec une grande marque, et une logique de competition, où répondre à un brief nécessite une réactivité sans commune mesure avec la patience qu’on pourrait associer au secteur.
La parfumerie industrielle connaît quatre grands types de débouchés: la parfumerie à proprement parler, les cosmétiques, les arômes alimentaires, et les détergents. Et oui, l’odeur d’un yaourt ou d’un assouplissant a autant évolué ces dernières années, si ce n’est plus, que celle de votre déodorant.
Du point de vue métier, un parfum se décompose en trois parties (on parle d’architecture d’un parfum et de pyramide olfactive): les notes de tête correspondent aux effluves qu’on sent en premier, mais qui se diffusent le plus rapidement: ce sont les molécules les plus volatiles. On utilise essentiellement des bases d’agrumes pour celles-ci. Viennent ensuite les notes de coeur, pour lesquelles ont retrouve plutôt des connotations épicées, et qui se diffusent en moins de trois heures. Enfin, on trouve les notes de fond, avec des senteurs plus profondes, pour les molécules les plus lourdes.
Alors que les premiers parfums étaient d’origine exclusivement naturelle, une révolution s’opère en France à la fin du XIXème siècle, avec l’apparition de parfums de synthèse, le premier étant, semble-t-il, la vanilline, très proche de l’odeur de vanille (mais sans en développer toutes les composantes), produite de nos jours à un coût de l’ordre du centième de l’extrait naturel. La calone, dont la molécule est représentée ci-dessus, par exemple, est une molécule “artificielle”, crée par le laboratoire Pfizer, et qui donne un parfum très doux, qui rappelle le melon, et intervient dans des eaux de toilette très connues, comme l’Eau d’Issey.
Le secteur du parfum est en plein boom, avec une très grande dynamique d’innovation. Alors qu’il se créait de l’ordre de 100 fragrances nouvelles chaque année il y a vingt ans, on est passé à un rythme 10 fois plus élevé de nos jours, comme le montre le graphique suivant.
(Source: Fragrances of the world – Michael Edwards)
Si vous avez l’occasion de passer quelques heures avec un “nez”, ne la laissez pas passer, vous ne serez pas déçus par l’expérience.
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