Le Truc

**Article relou & long!**

Il m’est arrivé un truc samedi soir.
Ce genre de truc qui t’ennerve sur le moment. puis que tu oublies quelques heures apres, et qui enfin t’angoisse le lendemain.

Je dis truc parce que je ne peux pas vraiment definir ce qui s’est passé. Tout est flou, je n’arrive pas vraiment à savoir à quel moment ça a derapé, ni si moi meme j’ai pu engendrer ce truc.

J’ai un ami, que j’adore et que je vois par periode, depuis plusieurs années deja. Un mec « trop sympa » geek, hyper smart, toujours avec de bon conseils. Une crème.

Installé avec sa copine, « sympa » et venant d’avoir un bébé surement sympa lui aussi. En pleine succes story il reussi son business sa  ie de couple, bref plus belle la vie!
Samedi soir, nous devions  nous voir. Il m’avait proposé de passer chez lui, il venait d’avoir une Wii (avec un nom special je ne sais plus) pour son anniversaire. Etant donné qu’il faisait froid, que je suis deja à decouvert jusqu’à fin du mois… une soirée trankilou jeux videos me paraissait une bonne idée.

Arrivée comme d’hab avec 1h de retard, je ne voyais ni femme ni bébé.

« Ben t’es tout seul? »
« Ouai elle est en we avec le bébé chez une copine »
« Ah ouais d’accord! Ben c’est we de celibataire en fait! »
 » :) »

Partie I : La discussion potes, mecs, boulot.

Affalés sur le canapé, la Wii ne me branchant finalement pas, Il me proposait un thé. Je sentais la soirée pantoufle, mais j’en etais ravie! Il y a des moments ou meme la nighteuse que je suis, prefere chiller à la maison que de sortir!

Nous avions une conversation assez normale, celle qu’on a entre amis. Update sur les amours, les amis, le taf. Echange d’avis, de conseils…

Lui « Nan mais tu sais moi mes amis je les kiffe trop, c’est vraiment un groupe je me sens tellement bien avec eux. »
Moi « L’amitié c’est un truc hyper carré pour moi aussi je suis là à 200% pour mes amis, par contre je pardonne aucun ecart, je zappe vite si on me fait un sale coup. Perdre la confiance d’un ami… »

Je crois bien qu’on aurait pu s’ouvrir un pot de cookie dough tellement on se serait cru dans une serie americaine.

Lui « mouai l’amitié entre un homme et une femme j’y crois pas du tout »
Moi « Ben si regarde moi avec Bob (nom modifié) » C’est comme mon frere ZERO ambiguité, j pourrais meme faire caca devant lui! »
Lui « Ouai mais t’as jamais jamais eu un doute? »
Moi  » Non JAMAIS, je ne l’ai jamais envisagé. »

Partie 2 : sa situation de couple libre

Ce doit etre la nouvelle tendance des années 2010, je rencontre de plus en plus de couples en « union libre » ou « open » en gros les couples qui integrent le fait d’aller voir ailleurs, d’en discuter ensemble, pour « eviter la frustration et maintenir le couple » hors de la routine.

Moi « Ouai ben si c’est quelque chose que vous avez decidé ensemble c’est genial pour vous. Moi c’est pas ma vision. Quand je suis avec quelqu’un je n’ai envie de partager des moments intimes qu’avec lui. Et si je devais m’enticher d’un autre c’est que ce serait finit avec mon mec. Je ne peux pas avoir envie de 2 hommes en meme temps ni meme aimer 2 hommes en meme temps. En tout cas pas du meme amour.
Lui « Mais t’es trop serieuse t’es trop conditionnée! »

Je marque une pause, car c’est peut etre à ce moment là que j’aurais du m’alerter…

Moi « Non mais sérieuse de quoi? J’adore le sexe je ne m’en cache pas, mais je n’ai pas envie de tous les mecs qui me passent devant, pour m’envoyer en l’air avec quelqu’un il faut qu’il y ai une connexion. Et forcement si je connecte avec un je me deconnecte de l’autre. Evidemment j’ai deja dérapé par le passé, quand j’etais en couple, mais l’histoire que j’avais battait de l’aile ou etait sur la fin… »
Lui « Mais tu t’empeches… »
Moi « je ne m’empeche pas je n’ai juste pas envie. Si je me mets avec quelqu un c’est parce qu il me comble émotionnellement et sexuellement. Je ne crois ni au couple platonique ni au couple lié par le sexe. »

Là je dois avouer qu’on est resté longuement sur le sujet, il m’a parlé de bouquins, de theories, de philosophie, de l’occident, de religion…

Rien de tout cela ne m’a rallié à son point de vue. Chacun fait ce qu’il veut. Je ne trouverais pas excitant d’aller niquer ailleurs et de rentrer le soir et raconter mon aventure à mon mec en mangeant une pizza et devant la télé.
A la limite je lui ai dit :

Moi  » je prefere encore avoir une aventure et la garder pour moi idem pour mon mec. Ca nous reboostera peut etre individuellement, ça créera eventuellement du piquant. Mais surement pas en en parlant ensemble.

Partie 3 : Le vif du sujet, on pourrait coucher ensemble

Je ne vais pas citer tout ce que l’on s’est dit, c’etait chiant, pathétique. Mais dans les grandes lignes il a essayé de se vendre, de me vendre le fait que ça ne m’engageait à rien. Moi j’ai repondu que non ça ne me branchait pas, que j’avais deja ce qui me fallait niveau cul, que surtout un pere de famille ça ne m’excitait pas du tout! Ensuite pour calmer son ego outragé j’ai dit :

Moi « Non mais toi t’es pas un mec qu’on envisage pour une aventure, mais pour etre un mec officiel »

Il a apprécié. Dans le fond je le pensais vraiment.

Partie 4 : Les calins

C’est là que tout a dérapé. Un petit verre de vin, une clope, puis deux puis trois. Et tout d’un coup il me tenait la main.
Il y a deux choses que je deteste par dessus tout, qu’on me touche le visage, parce que je suis maniaque des microbes et qu’on me prenne la main parce que je trouve que c’est un acte super intime. Tenir la main ç’est partager une complicité. Amoureuse, ou sexuelle. Et là apres son argumentaire sur « Viens on couche ensemble » je n’avais pas du tout envie de moment d’intimité!

J’ai donc rusé, me levant pour aller chercher mon téléphone, me grattant la tete pour retirer ma main…

Puis il a voulu un calin!

Lui  » Je veux un calin! J’en fais à mes amis! Toi j’en a jamais eu! »
Moi  » Je ne suis pas du tout calin, meme à Bob je n’en fais jamais, meme à ma soeur. J’aime pas! Donc non!

Là il m’a prise de force dans ses bras. Mi saoulée, mi amusée par son entetement, j’ai tout de meme reussi à m’extirper.

Puis il a posé la tete sur mon epaule. Puis a touché mon visage. Moi toujours excédée, lui repetant qu’il me saoulait.

Je fais de nouveau une pause : alors oui j’aurais pu me lever partir en claquant la porte. Mais la scene etait assez surrealiste, lui, mon ami, que je connais, lui qui ne m’a jamais rien fait, il est un peu lourd mais je peux pas me barrer comme ça. Je suis un peu trop sauvage peut etre… Le dout m’envahit. Est ce moi ou lui qui va trop loin?

Puis le geste de trop, il se pose sur moi, qui continue gentiment de lui dire qu’il est « RELOU », et il glisse sa main sous mon pull. Il touche mon ventre et mon dos, sa main est sur ma peau au secour! J’essaye de me degager je n’y arrive pas. Il a l’air si innocent et moi je surreagis peut etre. Mais je n’en peux plus! Je me leve, il me fais me rassoir, bloque mes mains et la je m’ennerve… enfin. Je lui dis de « DEGAGER » il fait mine de bouder, je reprends mes esprits je lui fais un grand sourire et lui dit qu’on m’attend. Lui aussi d’ailleurs, il doit aller voir des potes. Il me demande de l’y accompagner. Je refuse et me dirige vers la porte. Je lui dis « bon ben j y vais tu m dis pas au revoir? » Là il arrive pour me claquer la bise. Il saisit mon visage et me force presque à l’embrasser en vain. Je le rejette violemment. Je lui dis d’arreter et que « je me tire ».

Je sors enfin de cet situation comiquo-dramatique. J’attends l’ascenseur, et par reflexe je regarde s’il n’a pas rouvert la porte pour revenir « m’emmerder« .

J’arrive enfin dans ma voiture et me dis « Quel relou. Putain suis en retard! »

Pendant ma deuxieme partie de soiree je n’y ai plus pensé, je me suis amusée etc. D’ailleurs quand on m’a demandé « Alors c’etait bien ton debut de soiree? » j’ai machinalement répondu « ouai c’etait cool ».

Apres, quand enfin il a été temps d’aller se coucher, j’ai commencé à me sentir mal. Sans trop savoir pourquoi. J’etais énervée, préoccupée. Je n’y pensais plus consciemment mais je crois que mon inconscient etait en ébullition!
Je n’ai pas dormi avant 4h du matin…

Le lendemain matin, je me suis souvenue et me suis refait la scene.
« Et sil avait été plus loin? Et si je n’avais pas pu me lever et partir, et si nous avions bu? Etait ce de ma faute? Acceptant d’aller chez lui? Moi la celibataire sexy qui aime raconter ses histoires de cul à ses potes? Est ce moi qui ai créé mon propre piege? Ai je invité ce mec à me traiter comme ça? A l’autoriser à me toucher? A croire qu’en me forcant un peu la main il serait arrivé à ses fins?

J’en ai parlé à mon meilleur ami Bob. Il etait outré, il a prononcé le mot « viol » ça m’a choquée. « Mais non il n’a rien fait!!! C’est pas un viol! ». Merde ça aurait pu. J’en ai parlé à un autre ami, lui voulait carrément aller lui casser la gueule! Je l’ai calmé! Le fait d’avoir demandé l’avis de mes amis hommes et d’avoir vu leur reaction m’a réconfortée et m’a confirmé que ce qui s’etait passé n’etait pas NORMAL. Et que peut etre je l’avais echappé belle.

En ecrivant cet article je me rends compte de mon absence de reaction. Le refus de croire que quelqu’un que l’on connait puisse vous faire du mal (meme si pour lui il voulait clairement me faire du bien – lol) empeche la logique de faire son taf. Un etranger je l’aurais degagé, je ne lui aurais pas trouvé d’excuse! Je n’aurais pas reflechi! Mais là je doutais de la realité et de la gravité de la chose.

Ce n’est ici, ni un article moralisateur, ni une tentative d’avertissement, ni meme ce qu’il faut faire ou ne pas faire… C’est juste le temoignage d’un truc assez malsain qui m’est arrivé. Heureusement je m’en sors bien.

Je pourrais juste dire que d’en parler et de l’ecrire me soulage.