Un smartphone contient bon nombre d'identifiants techniques, matériels ou logiciels. Les applications accèdent souvent à ces identifiants, pour des besoins qui leurs sont propres (dont la constitution de profils publicitaires).
Sur iOS comme sur Android, entre 50 et 60% des applications testées ont accédé à des identifiants du téléphone.
Les fabricants de systèmes d'exploitation, conscients du risque de surexploitation des identifiants, essayent parfois de limiter les usages de chaque identifiant par des moyens techniques ou juridiques.
Cependant, les applications récupèrent souvent plusieurs identifiants différents dans le même appareil (sur Android, un quart des applications ont accédé à 2 identifiants ou plus).
2) Un GPS dans votre poche
La localisation est la donnée reine dans l'environnement des smartphones. Elle joue un rôle clé pour les services les plus utiles (car contextualisés) mais peut aussi constituer une intrusion importante dans les habitudes et comportements de la personne.
Entre un quart et un tiers des applications accèdent à la localisation. Mais ce qui retient l'attention, c'est la fréquence d'accès.
Ainsi, une application de service de réseau social a pu accéder 150 000 fois en 3 mois à la localisation d'un de nos testeurs.
Cela représente un accès en moyenne par minute. Certaines applications qui ont obtenu l'autorisation (générique) d'accéder à la localisation ne se privent donc pas de l'utiliser, même lorsque l'application n'est pas visible à l'écran.
D'une manière générale, beaucoup d'applications accèdent très souvent à la localisation (ainsi, plus de 3 000 fois en 3 mois pour un jeu).
En volume, la géolocalisation est aussi la donnée la plus collectée : elle représente à elle seule plus de 30% des évènements détectés, sans être toujours liée à des fonctionnalités offertes par l'application ou à une action de l'utilisateur.
3) Le système d'exploitation, principal maître à bord de votre smartphone
L'éditeur du système d'exploitation n'est pas un acteur comme les autres : il définit les règles que les éditeurs d'applications doivent respecter.
Il définit aussi quelles informations et quels outils de maîtrise sont à disposition de l'utilisateur. En fonction de leur stratégie, Apple (pour iOS), Google (pour Android) ou Microsoft (pour Windows Mobile) sont dans une situation privilégiée pour collecter et traiter des données.
Certains services étant installés par défaut (et parfois impossibles à désinstaller), l'utilisateur n'a souvent pas d'autre choix que de laisser ces services accéder à des données.
Certains de ces services sont particulièrement gourmands en matière de données.
Par exemple, une application installée par défaut pour un de nos testeurs a procédé à plus d'un million d'accès à la localisation en 3 mois.
Source: CNIL
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