Mercredi 21 mai de l’an 2008 : un événement pour tous les aficionados du mythe Indiana Jones avec le retour dans les salles obscures du héros qui est LA référence des films d’Aventure (avec un énorme “A”). L’attente était donc insoutenable pour les fans, grands et petits, toutes générations confondues.
Pour ma part c’était la première fois que j’allais voir un film d’Indiana Jones au cinéma, n’étant pas né (ou alors vraiment pas bien grand) lors de la sortie des 3 premiers opus. Joie ou chagrin en sortant de la salle ? Je me permets un petit commentaire suite à cette projection
Indiana Jones : le retour de la vengeance du fils prodigue !
Premières impressions
Bon, très honnêtement, je ne pensais pas ressentir de frissons en allant voir ce film et j’en ai été pour mes frais. Voir apparaitre Harisson Ford dans son costume de la grande époque (retaillé pour l’occasion), oulala ça fait bizarre au bas du dos
Dans le désordre émotionnel, je retiens en vrac la musique (ce thème prends aux tripes nom d’une petite crotte !), la photo du film (Spielberg a filmé à l’ancienne avec une pellicule, au clou le numérique), la bagarre d’entrée de jeu (et bam, prends donc ça dans ta tête vil russkof !), les clins d’œil aux épisodes précédents (Chut ! Pas de spoilers ici !), bref c’est que du bonheur (comme le beurre), vive Junior… euh, Indy !
On a la classe ou on l’a pas… Lui il l’a ^^
Impossible d’être objectif dans ce contexte et j’essaye d’éluder les premiers doutes qui s’emparent de moi dès la 3eme minute de film. Une scène d’introduction inutile (et moche disons le), des méchants introduits sans préambule aucun, une zone secrète dans le désert du Nevada (qui n’annonce rien de bon quand on connait l’obstination de Georges Lucas à tomber dans la SF) et des personnages secondaires qui paraissent insipides dès le début. Ca fait beaucoup je ne vous le cache pas… Mais c’est pas grave, je continue d’y croire.
Attention aux excès
Là où la trilogie originelle (Hum, ça fait Star Wars cette tournure de phrase) distillait ses mystères au compte-goutte, Indy 4 nous assène des énigmes résolues à peine 5 minutes après avoir été posées. Serait-ce un effet marketing, et néanmoins néfaste, de Benjamin Gates et de ses réflexions du niveau de la roue de la Fortune (“Oh mon Dieu mais c’est bien sûr ! J’ai trouvé un indice que personne avant moi n’avait ne serait-ce qu’effleuré en 300 ans d’Histoire !”). On a la désagréable impression de se trouver au Mc Donald avec son Happy Meal Indy -12 ans => “Toi aussi devient un archéologue sexy et viril”. C’est dur… Mais tant pis, j’y crois toujours. Nom d’un babouin mal luné ! C’est quand même Indiana Jones quoi !
Et une momie inca en guise de jouet Happy Meal ?
La barrière de la langue
Un point important pour tous les fans : la langue. Indiana Jones pour moi, ça a toujours été en français avec ce bon petit doublage d’Harisson Ford (oh que c’est bon
Je m’interroge donc : ai-je été déstabilisé par la linguistique amerloque de ce bon vieux Ford/Jones ou est-ce que je cherche des excuses pour trouver ce film appréciable ? Conseil avisé pour les personnes ayant baigné dans les petites répliques francisées (“Attention Junior !” => “Ne m’appelez plus Junior !”), allez le voir en français pour vous faire une véritable opinion. Moi j’ai eu du mal à rentrer dans le film à cause de ça. Néanmoins… J’y crois toujours ! Hardie Indy !!!
Les acteurs
Exit Henry Jones père (Sean Connery coulant une agréable “retraite” en se consacrant au théâtre), Marcus Brody (le conservateur aussi habile qu’un poisson rouge à se fondre dans la foule) et Salah (John Rhys-Davis, contact charismatique d’Indy en Orient). Ca fait quand même pas mal de monde en moins et ça se sent. Qui s’y colle pour les remplacer ?
- Côté “méchants” : Cate Blanchett en agent russe maniant l’épée (la rapière, pardon) et possédant un accent à couper au couteau (un rôle bien tranchant donc
" title="Indiana Jones 4 : coup de fouet cinglant ?" />).
Cate Blanchett… Plus blanche que jamais
- Côté “gentils” : Shia Labeouf en “assistant” (pas de spoilers ici) archéologue. On aime ou on n’aime pas. Pas grand chose à dire sur lui. On a également au programme des retrouvailles avec un personnage clef des “Aventuriers de l’arche perdue”. Nostalgie quand tu nous tiens…
C’est le petit gringalet au milieu, mais si : le mec qui sert à rien
L’impression générale est que les acteurs s’amusent bien devant la caméra (attention à l’effet “Ocean 12 & 13″ façon bande de potes qui font un film pour se marrer). Indy leur a manqué et ça se sent.
L’ambiance générale
Que dire, que dire ? Beaucoup trop de choses en fait. Essayons de résumer.
La classe je vous dis !!!
Côté musique, John Williams renouvelle complètement l’univers sonore en introduisant un grand nombre de nouveaux thèmes. Plus rythmés qu’auparavant, seul THE thème reste présent pour accompagner notre héros dans les moments clés. Le changement n’est pas forcément évident pour les puristes mais le rythme global colle bien aux différentes situations, un bon point pour l’ami Williams qui a encore de beaux jours devant lui.
Exit les années 40, bienvenue dans les années 60. L’ennemi nazi semblant un peu ringard, Indy fait un bond de 20 ans en avant et se retrouve à bourlinguer dans les 60’s face à la menace russe (Satanée URSS). Ses élèves sortent de la série télé “Happy Days”, des motards se frittent avec des élèves de bonne famille (vive les clans !) et la musique rock bat le tempo. Encore une fois un temps d’adaptation est nécessaire pour assimiler les nouveaux codes visuels. Fondamentalement, à part une scène spécifique aux années 60 et le troc Nazis => Russes, pas de fautes de gout importantes à relever. Ça fonctionne correctement.
Une des rares concessions au numérique (ciel retravaillé)
Les méchants… Ah les méchants. Pierre de voute de chaque aventure Indianajonesque, véritable feu d’artifice de perversion à l’encontre du petit gars au chapeau qui leur met des bâtons dans les roues à tire larigot. Eh ben là on en est pour nos frais mes loulous
Seul face à son destin
Autre point trèèèèèès important : l’environnement. Dans quels pays nos trublions nous entrainent dans ces nouvelles aventures ? Bon ça commence platement aux Etats-Unis période chasse aux sorcières (“Eh ! Mais tu serais pas communiste toi avec ta casquette vert caca d’oie et ton teeshirt rouge ?”) pour rapidement se retrouver en amérique centrale à bouffer du moustique en veux-tu en voilà, et forcément ça finit dans un lieu secret où la main de l’Homme n’a pas posé le pied depuis 500 ans. Classique ? Certes. Efficace ? Pas trop, l’éclectisme culturel propre aux pays visités par Indiana Jones manque à l’appel. D’ailleurs en regardant bien, on se demande où sont les nombreux figurants qui peuplent habituellement chaque incursion de nos héros dans des lieux bariolés (souks, marchés, villages indigènes, où êtes-vous ???). En un mot comme en cent : c’est vide. La vie grouillante manque profondément dans ce 4eme opus et c’est bien dommage
L’unique scène avec un semblant de foule
Du neuf avec du vieux ?
Indy a-t-il bien fait de renaitre de ses cendres (bien froides tout de même) ? Nous l’avons dit, après 20 ans de sommeil pelliculaire, notre archéologue préféré se réveille au rythme du Rock’n Roll (oh yeah !). Why not, réactualiser l’action ne semble pas dénué d’intérêt tant des aventures dans les année 40 auraient pu paraître ringardes pour la nouvelle génération découvrant Indiana Jones. Par contre, jamais ô grand jamais Indy n’aura été aussi peu présent à l’écran ! Sacrilège
Les années 60 : blousons noirs et vêtements kitch
Enfin, et sans dévoiler quoi que ce soit, les 15 dernières minutes sont baclées (ratées ?). La fin de l’aventure est bien trop explicite, ne laissant aucune place aux questions (“Mais où vont-ils bien mettre cette foutue arche ?”, “Pourquoi le prêtre de Kali est-il ausi moche sans sa coiffe ?”, “Quelle est la profondeur du trou dans lequel la méchante tombe dans les ruines de Petra ?”, que sais-je encore…). Comme dans le reste du film, les réponses nous sont assénées à coup de gourdin-marteau-piqueur sur l’occiput (ça va rentrer je te dis
En conclusion
Des raccourcis scénaristiques, un rythme un peu mou, des méchants ratés, une quête qui n’affole pas l’imagination… Heureusement que l’ambiance générale est là pour détourner l’attention de ces “péchés de vieillesse” de Spielberg et Lucas (Ford collant parfaitement à son personnage). On aurait aimé un autre scénario, peut-être plus conventionnel voire attendu (l’Atlantide ou Excalibur avaient été évoquées à l’époque de l’écriture) avec moins de Science-Fiction et plus de fantastique : quête mystique, légendaire, merveilleuse baignant dans des effluves religieuses (mais pas trop). Je n’ose ajouter les qualificatifs “surprenante” et “inédite” de peur d’être exigeant
Les sables mouvants… C’est chiant
Un véritable bonheur de pouvoir retrouver Indy donc, mais malheureusement en demi-teinte en raison de toutes ces fautes de goût à la limite de la disqualification pure et simple. J’y crois, mais avec beaucoup trop de modération pour qualifier le film de réussi.
A voir en français pour mieux l’apprécier, je le répète haut et fort
Un peu de repos ne fait pas de mal aux vieux briscards
Aventureusement, Flo.