Pour répondre à la question du titre sans tomber dans le piège de la réponse agressive irréfléchie, encore faut-il prendre la précaution préliminaire de s'enquérir de ma propre définition de ce qu'est un facho. Mais commençons par celle d' un dictionnaire en ligne parmi les plus connus pour s'en inspirer, puis détacher :
- Partisan du fascisme, d'un régime dictatorial.
- Qui impose une autorité arbitraire, dictatoriale et violente à son entourage. (Abréviation populaire : facho.)
La première nous oblige donc à nous rendre au mot fascisme :
- Régime établi en Italie de 1922 à 1945, fondé sur la dictature d'un parti unique, l'exaltation nationaliste et le corporatisme.
- Doctrine ou tendance visant à installer un régime autoritaire rappelant le fascisme italien ; ce régime lui-même.
- Attitude autoritaire, arbitraire, violente et dictatoriale imposée par quelqu'un à un groupe quelconque, à son entourage.
L'acception personnelle que je donne à ce mot est plus riche et nuancée, et va bien au delà. Elle comporte notamment certaines dimensions morales. Tout d'abord, le fait de ne pas respecter les valeurs républicaines est un premier indice. Liberté ? Le ou la facho n'est pas un partisan inconditionnel des droits de l'homme, et de cette valeur fondamentale. Il jetterait bien en prison tous ceux qui ne sont pas de son avis, dont les gauchos, les antiracistes, les journalistes qui ne sont pas d'extrême-droite, ceux qu'il appelle avec tant de mépris les " droit-de-l'hommistes ", et, selon la mouvance fasciste à laquelle il appartient, tous les athées et autres libre-penseurs... Et comme il ne jure que par ce qu'il estime constituer les racines chrétiennes de la France, tous les adeptes des autres religions et croyances, et en premier lieu les musulmans, feraient les frais de sa politique. Quand aux anarchistes, cette engeance du diable, un positionnement politique profondément incompréhensible pour sa cervelle de moineau, et qui entre en opposition directe avec son inclination profonde vers l'autoritarisme et l'ordre sacré, il les livrerait sans une once de remord au bûcher. Egalité ? Voilà un mot qui ne risque pas de constituer une occurrence dominante dans le vocabulaire du facho, tant elle lui est étrangère. Le facho aime faire des catégories dans sa tête, et il est clair que nous ne sommes pas tous égaux, surtout si l'on appartient à l'une des catégories ci-dessus. Le facho de base a déjà du mal à admettre l'égalité entre hommes et femmes, alors pensez, entre une travailleuse sociale gauchiste juive ou musulmane et un blond aux yeux bleus policier nationaliste... ya pas photo. Fraternité ? Voila bien un mot qui risque fort de provoquer une révulsion spontanée chez un facho si on lui demande de l'appliquer à son frère de couleur, de politique et de religion différente. Surtout si le frère est une sœur... Pour en terminer avec la phase de précaution oratoire liminaire de ce billet, j'ajouterai à cette définition circonstanciée que, bien entendu, ma définition personnelle incorpore également certaines dimensions de la définition du dictionnaire. Le facho n'aime en effet rien tant que l'ordre et ses forces (police, gendarmerie, armée), l'autoritarisme qui va jusqu'à la dictature (même dans son propre parti dont l'organisation ne laisse pas vraiment de place à la démocratie et à la liberté d'expression et de croyance), son pays et son parti. En France, l'un des principaux parti de rassemblement de fachos, c'est le FN et son double (le Rassemblement Bleu Marine, RBM) dont le gouvernement clanique ne laisse guère de place au doute quant à sa nature... si l'on s'en réfère à mon acceptation du terme de facho. Il suffira de voir comment une ville gouvernée par le FN répond à plus d'un titre à ma définition personnelle, comme à Hayange pour seul exemple, pour s'en convaincre. Alors, pensez, s'il gouvernait la France... hormis les 20 % environ de votants qui le soutiennent, nous serions tous des cibles potentielles, en danger.
Et donc, dans la droite ligne qui conduit à ce que notre pays soit dirigé par des fachos, voilà qu'un événement symbolique, en apparence anodine, vient alimenter le mouvement de déséquilibre des forces en présence. Non content de truffer ses discours de références idéologiques provenant si clairement du FN, à qui il tente si désespérément de faire concurrence, le petit dictateur aux pieds d'argile vient en effet de s'adjoindre, en plus de bon nombre de fachos qui y sont déjà, une émigrée du FN version RBM, dont le patronyme sera de surcroit une excellente couverture... Qui pourrait se douter en effet, parmi les non-informés, qu'elle provient de l'extrême-droite ? Et pourtant... Et donc, après avoir essayé l'ouverture à gauche (oui, mais laquelle ? Moderne ? En effet : celle de Valls...), voilà que notre honni ex-président tente l'ouverture... à l'extrême-droite. La collusion entre les deux partis devient donc de plus en plus évidente et réelle, et la digue est bel et bien bien rompue, et si la droite version Sarkozy venait à triompher du choix des militants de droite, alors je n'ai plus aucun doute quant à la fusion de ces deux droites là, en réalité la même... Alors, militant et sympathisant de droite, heureux ? De quelle droite es-tu ? A toi de choisir...