Encore et encore cette même piste de la graisse brune, qui marque encore une étape avec cette nouvelle recherche danoise, présentée dans la revue Genes and Development. Car il s’agit bien dans cette étude de convertir, par reprogrammation génétique des cellules graisseuses blanches en cellules de graisse brune productrices d’énergie. Dans ce cas en ciblant des zones génomiques et des facteurs de croissance clés.
Car, au contraire de la graisse blanche qui va s’accumuler en masse adipeuse, la graisse brune dont le rôle est de maintenir une température corporelle va se convertir en énergie et permettre de » brûler » les calories. La graisse brune se trouve principalement chez les nouveau-nés, mais également chez les adultes en moindre quantité, et de nombreuses équipes tentent de transformer l’hypothèse qu’une conversion de cellules adipeuses blanches en cellules adipeuses brunes chez l’adulte peut permettre la perte de poids. Une hypothèse jusque-là corroborée par des études sur l’animal, suggérant que des adipocytes blancs exposés au froid ou à certaines molécules peuvent se convertir en cellules adipeuses brunes.
Les chercheurs de l’Université du Danemark du Sud proposent ici un mécanisme de reprogrammation en utilisant des technologies de pointe de séquençage du génome. Les chercheurs identifient les régions du génome directement impliquées dans cette reprogrammation, ainsi qu’un facteur clé dans le processus, la protéine régulatrice KLF11 (Kruppel Like Factor-11), présente dans toutes les cellules graisseuses et nécessaire pour la reprogrammation. Puis, à partir de ces données, ils stimulent cette conversion qu’ils nomment « browning » ou brunissement dans les adipocytes blancs humains grâce à un médicament utilisé dans le traitement du diabète de type II qui transforment les adipocytes blancs en cellules graisseuses particulièrement consommatrices d’énergie.
C’est le résultat de 4 années de recherche, souligne l’équipe qui conclut que la découverte de ce 3ème type de cellules adipeuses, ces cellules « brillantes » (brite), obtenues par reprogrammation de cellules de graisse blanche suggère la possibilité de développer de nouveaux médicaments pour activer les régions génomiques et les facteurs de type KLF11 pour traiter l’obésité.
Source: Genes & Development December 12, 2014, doi: 10.1101/gad.250829.114 Browning of human adipocytes requires KLF11 and reprogramming of PPARγ superenhancers (Visuel@ University of Southern Denmark)
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