Le cerveau est constamment bombardé de stimuli et l’évidence ou la saillance relative de ces stimuli détermine ceux qui sont dignes d’attention. Cette nouvelle recherche de l’Université de Miami, contribue à la compréhension de la façon dont le cerveau sélectionne certaines données de l’environnement qui sont signifiantes pour le sujet à un moment et dans un contexte donnés. Les résultats, publiés dans la revue Nature Neuroscience montrent que le dysfonctionnement de ce système de saillance peut expliquer plusieurs troubles tels que l’autisme, la psychose ou la démence.
Plusieurs recherches ont déjà cherché à définir le système qui, dans un environnement visuel encombré de données multiples et en constante évolution, nous permet d’ignorer certains stimuli non pertinents pour la tâche à accomplir. Une étude de l’Université Simon Fraser (Canada), publiée dans le Journal of Neuroscience a déjà expliqué comment notre cerveau, grâce à un mécanisme de suppression, évite d’être distrait par des informations non pertinentes alors que nous nous concentrons sur un élément ou une tâche donnée. Un mécanisme de suppression vient réduire également la saillance visuelle des éléments qui pourraient détourner de la tâche principale a également été décrit lors d’une récente étude de neuroscientifiques américains, publiée dans PLoS ONE. Cette nouvelle étude vient corréler le dysfonctionnement de ce système de saillance à des troubles tels que l’autisme, la psychose, et la démence.
Lucina Q. Uddin, professeur de Psychologie à l’Université de Miami et responsable du Brain Connectivity and Cognition Laboratory nous explique que ce réseau de saillance exerce non seulement un rôle central dans la détection des stimuli pertinents mas aussi dans la coordination des ressources pour les neurones. Sa recherche, via l’imagerie, met en avant le rôle critique d’une zone du cerveau, l’insula dans la réponse aux stimuli pertinents : « Quand cette région du cerveau ne fonctionne pas correctement, on peut voir les effets frappants sur différents aspects de plusieurs troubles cérébraux répandus ».
Sa recherche montre que l’insula n’est pas une zone homogène et peut être séparée en différentes subdivisions qui vont jouer dans la coordination d’autres régions du cerveau impliquées dans l’orientation de l’attention.
De prochaines recherches sont déjà prévues pour caractériser les dysfonctions de l’insula associées aux principaux troubles du cerveau.
Source: Nature Neuroscience 19 November 2014 doi:10.1038/nrn3857 Salience processing and insular cortical function and dysfunction
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