Vache à lait des parfums Christian Dior, la fragrance J’Adore est en tête des ventes des parfums féminins, un succès dû à la qualité du jus, la beauté du flacon et bien sûr à l’icône Charlize Theron qui chaloupe sur les parquets versaillais avec une félinité toute sensuelle. Depuis septembre dernier, un nouveau film signé Jean-Baptiste Mondino est venu apporter un éclairage particulier sur notre société.
Dans la Galerie des Glaces du château de Versailles, le mannequin glisse comme à son habitude sur le plancher ciré. Soudain, une liane de satin or tombe du plafond, la sculpturale Charlize Theron à la parfaite galvanoplastie s’élève alors vers les cieux avec la grâce d'une gymnaste olympique, quitte le lourd décor de ce théâtre miroitant pour émerger sur les hauteurs d’une ville futuriste baignée de lumière.
Ce film est une étonnante métaphore de notre pays encalminé par des corporatismes d’un autre siècle, par une gauche avariée et par une droite boucanée, une France bloquée dans sa gloire d’hier incapable de se projeter dans l’avenir, car nous avons hélas la classe politique la plus navrante du monde. La récente affaire de la Tour Triangle à Paris témoigne de l'indigence de cette engeance prédatrice qui nous gouverne (encore que gouverner ne soit pas le mot juste) et refuse de faire émerger le futur. La question n'est pas ici de débattre de l'intérêt de cette tour ni de sa pirouette architecturale, mais de dénoncer la posture de ces politicrates qui s'affrontent sans jamais se préoccuper des enjeux économiques ni de l'avenir qu'il méprise, se limitant à leur réélection, unique perspective de leur fonction lourdement financée par des citoyens essorés.
Au Conseil de Paris, cette engeance s'est donc crêpée la couenne, les gauchistes Hidalgothiques se battant pour la tour, la droite et les écolos contre. Le plus désolant est la posture de la droite avec Nathalie Kosciusko-Morizet en tête, qui avait soutenu le projet en son temps, mais désormais cherche systématiquement à être contre tout projet gauchiste même lorsqu'elle pense le contraire. Les écolos sont dans la même pose cherchant à se venger de ce socialisme trop libéral à leurs yeux, alors qu’il incarne les pires conservatismes exhalant une odeur de palier d’hôtel de troisième ordre…
En attendant, notre pays est l'otage de cette fratrie politique qui ne travaille pas pour La Cité, mais pour des idéologies d'un autre âge, une fratrie qui prépare un lit douillet à l'extrémisme. N’est-il pas est temps de polir les lames des guillotines ?… J'Adore...
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