Présentation de l'éditeur :Récit autrobiographique d’une limpide simplicité, « mémorial plein de fraîcheur et de sentiment que l’on pourrait comparer aux livres de l’américain Thoreau », comme l’a décrit Claudel, les Notes de ma cabane de moine, rédigées en 1212, s’ouvrent par le constat de l’universelle précarité de la vie humaine.
Kamo no Chômei, après avoir déjà vécu près de soixante ans, nous relate le constat concentré de ce qu'il a vu dans la région de Kyoto au 12e et 13e siècle. Bien que le texte soit court, on y apprend beaucoup sur le mode de vie des japonais ainsi que sur le courant du bouddhisme de l'époque.
Mais ce que l'on retient le plus de cet essai est la philosophie de vie qu'a mené l'auteur à sa fin. Changeant d'habitation au fil du temps, il décide, ou se retrouve parfois forcé, de trouver de plus en plus petit, de plus en plus simple et allant de plus en plus vers l'utile, délaissant le superflu. Sa vie paraît décroitre selon les codes sociaux que l'on retrouve dans le milieu urbain mais c'est lui qui les plaint de devoir autant se préoccuper de choses inutiles. Il n'a donc plus d'évolution sociale, mais il recherche de la simplicité, du calme, de la vie à l'état pur.
L'auteur décrit la famine qui décime des milliers de familles, les incendies qui transforment à l'état de fumée les grandes et belles demeures qui ont coûté presque l'entière fortune de leur propriétaire. Du haut de son poste d'observation, dans un coin bien reculé, Kamo no Chômei fait le constat d'une société entachée par l'avarice et le profit. Et il est étonnant de voir que la civilisation a si peu évolué dans son état esprit depuis huit cent ans ... Notes de ma cabane de moine est un fabuleux ouvrage que je conseille fortement !