Rappelons que tout à commencé avec les déclarations d'un Montebourg quasi
fanfaronnant nous annonçant avec son habituel aplomb, 30 mesures pour
"restituer 6 milliards d'euros aux Français ».
Rien de moins que 6 milliards, donc, récupérés en mettant à bas les
privilèges de ces rentiers de notaires, pharmaciens et autres
huissiers.
6 milliards ! un chiffre esbroufe par excellence, uniquement basé sur
des estimations aussi gonflées que le melon de son créateur !
De l'art de transformer une bonne intention sinon un bon projet, en une
opération de promotion personnelle !
« Ce sera la bataille des modernes contre les anciens, la bataille
de l’audace contre le conformisme » s'exclamait avec son emphase
habituelle le Don Quichotte de la Saône-et-Loire.
Fort heureusement, le cuistre Montebourg a été évacué du Gouvernement. Pour
autant l'idée n'a pas été abandonnée puisque rapidement reprise à son compte
par son successeur.
Sans rentrer dans le détail d'un projet de loi fort pompeusement qualifié de
" Loi pour la croissance et l'activité" , rien de moins, et sans en nier les
différents mérites, ce projet de loi est une très belle occasion d'accabler
tout le monde politique sans guère d'exception.
A commencer par le Gouvernement dans la musette duquel je mettrais un projet
prétentieux, tardif et cache misère d'une incapacité congénitale à réformer la
France.
Ce projet a beaucoup de sens, mais contrairement à ce que veut faire croire
le Gouvernement et à ce que laisse entendre son intitulé, ce n'est certainement
pas le Graal ou la potion magique de la croissance et de l'activité. Certes, il
devrait permettre d'apporter un peu d'huile dans les rouages sclérosés de
l'Economie Française mais il tient plus du symbole d'un changement de
mentalités que d'une réelle transformation de la société.
Ce ne sont pas la multiplication des lignes d'autocar ou l'ouverture de
magasins 5 dimanches en plus dans l'année qui vont doper durablement le taux de
croissance. Quand aux professions dites règlementées, elle le resteront en
grande partie et les gains occasionnés par une concurrence accrue dans ces
domaines ne suffiront certainement pas à relancer l'activité.
Ce projet montre la voie mais petitement et tardivement. Tout à l'image de
l'exécutif, timoré.
L'autre catégorie de politiques qui mérite un beau carton rouge, c'est
l'opposition et plus précisément l'UMP.
Même si les avis sont partagés au sein de la Droite, on peut dire que
globalement elle n'a que des critiques à formuler vis à vis du projet.
Pourtant, l'essentiel des mesures portées par le projet ont leur origine dans
le rapport Attali remis à Nicolas Sarkozy en 2008...et que celui-ci, malgré une
adhésion sur l'essentiel, n'a juste pas eu le courage de mettre en oeuvre.
Pourtant, toutes ces propositions auraient pu figurer dans les programmes de
ses principaux leaders.
Mais non, par une opposition systématique qui l'empêche de voter un texte
considéré comme majeur par le Gouvernement et aussi par le soucis de ménager
des corporations au coeur de son électorat, l'UMP risque de faire capoter une
réforme qui même de manière insuffisante conduit la France dans la bonne
direction.
En ces temps pour le moins difficile, ce genre de comportements est
parfaitement irresponsable et révélateur d'une opposition plus préoccupée de
gagner les élections que de faire gagner la France. Vision très étriquée de la
politique.
Enfin, le carton passe à l'écarlate lorsqu'il s'agir de considérer
l'attitude de Martine Aubry et autres Mailly qui n'hésitent pas à critiquer
ouvertement et vertement un projet de loi accusé d'être un "fourre-tout
libéral" par l'un et de "régression
sociale" par l'autre. Deux critiques qui aussi éculées soient elles n'en
constituent pas moins ce que l'on peut faire de mieux dans la dialectique d'une
gauche pétrifiée depuis des décennies dans son bocal de formol
idéologique.
Non seulement ces gens là s'opposent, encore une fois, frontalement au
gouvernement qu'ils sont pourtant censé soutenir mais de surcroit sur un texte
dont celui-ci veut faire un symbole fort de la volonté de réforme de la
France.
Quand on voit la réaction provoquée par la simple extension à 12 dimanches
dans l'année du travail dominical, et malgré les contreparties imposées par le
projet de loi, on imagine le poids du boulet que ces gens là ont accroché au
pieds de François Hollande et de son Gouvernement.
On imagine également leur réaction lorsqu'il s'agira d'aller enfin au fond
des choses et de réformer enfin les retraites, la formation professionnelle ou
crime de lèse majesté, le code du travail !
Cette partie de la Gauche confirme, encore et toujours, qu'elle est restée
sur de vieux schémas de pensée obsolètes et qu'elle a été parfaitement
incapable d'évoluer.
Comme l'UMP, ces gens sont des irresponsables. Mais à la différence de l'UMP
qui fait dans l'irresponsabilité volontaire pour des raisons de basse et petite
politique, cette Gauche fait dans l'irresponsabilité dogmatique. C'est une
irresponsabilité plus sincère donc moralement plus acceptable, mais
intellectuellement bien plus inadmissible de la part de ceux qui prétendent
nous imposer leur vérité !
Si on résume, nous avons des timorés qui sur-vendent un projet intéressant
mais insuffisant, des étriqués de la politique qui font dans la contestation
systématique et des archaïques sclérosés qui le combattent au nom d'une
idéologie complètement en dehors de la réalité.
Ce n'est pas comme ça que l'on va s'en sortir !