Un film de Tristan Séguéla (2013 - France) avec Laurent Lafitte, Victor George, Christophe Malavoy, Judith El Zein
Deux gags.
L'histoire : Arnaud est un brillant jeune avocat, écrivain philosophe à ses heures, intello, psycho-rigide, en admiration devant son père, grand bourgeois au même profil. Ils se désolent d'ailleurs pour le petit dernier, lycéen, qui ne semble guère vouloir aller dans leur sens et préfère mille fois s'éclater avec ses jeux vidéo en ligne avec les potes que de faire ses devoirs. Arnaud s'aperçoit que des boutons d'acné apparaissent sur son visage. Il consulte et l'on détecte une puberté à retardement. Prisonnier des attentes de ses parents, désireux de bien faire, il a toujours été docile, obéissant, et n'est pas passé par la case ado. Peu à peu, il se met à parler comme son jeune frère, avec lequel il trouve une nouvelle connivence, à adorer ses amis, le kebab, l'alcool et les filles...
Mon avis : A la recherche de la comédie disparue. Je tiens bon, je résiste, telle Indiana Jones, je défriche, je m'accroche... je la trouverai un jour ! Bon, c'est pas pour cette fois. Et Laurent Lafitte m'exaspère vraiment à gaspiller son art pour de telles sottises. Il dit que ça lui fait du bien de faire l'idiot et de changer du répertoire classique de la Comédie Française. Mais quand même...
Thème éculé : l'adolescent dans un corps d'adulte et ses innombrables variantes, dont une pléthore made in USA, dont Big est sûrement le meilleur, le plus drôle, et de loin. Car les Américains sont restés, on le sait, de grands enfants et savent à merveille jouer sur les deux tableaux. Même 30 ans sinon rien est plus mignon que ce truc franchouillard.
Le film joue d'ailleurs sur l'humour US, sauf qu'il se vautre dans la mode actuelle, qui n'est pas ce qu'ils ont fait de mieux, hélas : le trash. Point de comédie désormais sans vomi, caca et kleenex pleins de pollutions nocturnes, comme on disait pudiquement autrefois. Moi, ça me désespère et j'ai hâte que cette tendance disparaisse. Je préfère carrément revoir Charlot, Buster Keaton ou Laurel et Hardy, nom d'une moustache !
La critique est consternée : "Laurent Lafitte (...) en fait des tonnes. (...) Il va falloir encore beaucoup de travail à Séguéla junior pour mériter la Rolex qui, seule, symbolise aux yeux de son papa [Jacques Séguéla] la réussite que ce film ne lui promet guère." (Marianne) ; "Tristan Séguéla exploite sans aucune imagination la régression de son héros et se contente d'enchaîner les plaisanteries lourdingues." (Télérama).
Deux gags m'ont fait rire : le domestique asiatique qui oblige les garçons à faire le ménage et les traite de sales capitalistes ! Et les parents qui rentrent de voyage, trouvant leurs deux fils côte à côte, lavés, habillés, coiffés, jouant dignement du piano à quatre mains, alors qu'un quart d'heure plus tôt c'était Beyrouth dans l'appartement.
A part ça, et malgré l'interprétation sympa de plusieurs des jeunes... circulez, y a rien à voir.