L’équipe de recherche a voulu identifier de nouveaux signes précoces d’un risque plus élevé d’AVC. Les chercheurs ont émis l’hypothèse que les personnes atteintes de déficience cognitive pourraient présenter un risque plus élevé d’AVC. La présence de troubles de la mémoire a été évaluée par questionnaire auprès de 9.152 adultes âgés de plus de 55 ans, participant à la cohorte Rotterdam Study, et suivis durant 12 années. La fonction cognitive a été évaluée en utilisant le test Mini-Mental State qui apprécie l’orientation, la mémoire, l’attention, la langue, et la construction visuo-spatiale. L’équipe a pris en compte un certain nombre de facteurs de confusion possibles dont l’âge, le sexe, le tabagisme, l’IMC… Les chercheurs ont ensuite recensé tous les rapports d’AVC au cours du suivi et ont également cherché à déterminer si le niveau d’éducation pouvait influencer ce risque.
L’analyse constate que les participants qui éprouvent (qui ont déclaré) ces trous de mémoire et qui sont les plus « diplômés » sont ceux les plus à risque d’AVC.
- Ainsi, les trous de mémoire auto-déclarés s’avèrent associés à un risque accru de 20% d’AVC (vs absence de trous de mémoire)
- le niveau d’éducation a une influence significative sur ces résultats. En cas de niveau d’études supérieures, le risque est accru de 39%.
L’explication est double :
· Les trous de mémoire pourraient dans certains cas être la conséquence d’une réduction du flux sanguin vers le cerveau, un symptôme précurseur de l’AVC : un lien tout à fait plausible.
· Une éducation supérieure est associée à des niveaux plus élevés de conscience cognitive, donc à une déclaration plus élevée de l’incidence et de l’aggravation des pertes de mémoire.
C’est ainsi que les chercheurs suggèrent que la perte subjective de mémoire peut être un indicateur précoce du risque d’AVC, en particulier chez les personnes instruites. Des résultats qui justifient une enquête plus approfondie. D’autant que la démence vasculaire liée à une réduction du flux sanguin vers le cerveau et les AVC sont liés à un même processus de maladie cardiovasculaire sous-jacente.
Source: Stroke December 11 2014 doi: 10.1161/STROKEAHA.114.006616Subjective Memory Complaints and the Risk of Stroke