Le Front National vient d’organiser la conférence de lancement du « Collectif Nouvelle Ecologie » en présence de Marine Le Pen. Il n’y a bien que le parti de Marine Le Pen pour affirmer que l’écologie est nouvelle, comme une preuve supplémentaire que ce sujet est un impensé du Front National.
Dans son actuel projet, le FN dresse tout au plus des constats mais ne fait jamais aucune proposition. Le programme présidentiel de Marine Le Pen en 2012 était déjà vide de toute référence à des sujets aussi cruciaux que le réchauffement global ou la transition énergétique. Rien depuis n’a changé. Dans le document-bilan qui vante la gestion des communes passées au FN, intitulé « 6 mois promesses tenues », aucun passage ne figure ni sur l’environnement ni sur l’écologie…
En réalité, le FN se présente surtout comme le parti de la régression écologique.
- En 2012, il souhaitait que les énergies renouvelables puissent « couvrir à terme 10 à 15% de nos besoins énergétiques ». Au-delà de l’absence de cap et d’ambition, il faudrait rappeler à Mme Le Pen que la loi prévoyait à l’époque d’atteindre 23% de la production énergétique totale par les énergies renouvelables et que le projet de loi sur la transition énergétique, voté en octobre dernier, porte cette part à 32% en 2030.
- Il prétend défendre la qualité de l'air mais prône dans le même temps une politique du « tout voiture ». A Paris, il souhaite ainsi remettre des voies en circulation et augmenter le trafic, ce qui aurait pour conséquence immédiate d’augmenter la pollution, en particulier pour les riverains du périphérique. Le FN défend davantage le droit de polluer que la santé des classes moyennes et populaires.
- Lors de l’examen du projet de loi relatif à la transition énergétique pour une croissance verte, en octobre dernier, les députés FN non seulement n’ont pas voté le texte mais leurs amendements n’ont visé qu’à le vider de tout objectif ambitieux en matière de réduction d’émission de gaz à effet de serre.
Alors que la France accueille dans un an la conférence climat (COP21), qui doit trouver un accord international pour résoudre le réchauffement climatique, le Front National est toujours en plein déni. Il y a encore 4 ans, il s’interrogeait sur l’existence même de cet enjeu dans un colloque intitulé : « le réchauffement climatique : mythe ou réalité ». A croire qu’il a opté pour le mythe…
A « sujet mondial, solutions nationales » répète Mme Le Pen. Mais sait-elle seulement que la France ne contribue que pour 1% aux émissions de gaz à effet de serre, que le réchauffement climatique n’a pas de frontière et que la résolution de ce phénomène implique une mobilisation de tous, et en particulier de l’Europe ?
La mise en scène de cet après-midi ne laissera personne dupe. Entre postures et impostures sur l’écologie, le FN ne choisit, il cumule.
Quel contraste avec les Etats-généraux du Parti socialiste, dont la Charte adoptée la semaine dernière pose clairement les nouveaux défis à relever en matière d’écologie et d’environnement et invite chacun à bâtir « l’eco-socialisme », c'est-à-dire un nouveau modèle de développement écologique, social et économique.
Elsa Di Méo et Sarah Proust,
Secrétaires nationales du Parti socialiste
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http://lalettredejaures.over-blog.com/2014/11/les-30-millions-d-euros-de-marine-le-pen.html