En décembre 2013, je recevais en Ardèche Jean-Luc Romero, Président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité. Cette rencontre fut l’occasion d’un débat intense et constructif sur la question délicate de la fin de vie.
Aujourd’hui, à tout juste un an de ce débat, les conclusions du rapport Claeys-Leonetti sont dévoilées. Des pistes pour améliorer la loi sur la fin de vie ont été annoncées mais ce texte, qui se veut consensuel, manque de substance. Dans les faits, le rapport évoque pour la première fois la possibilité d'une « sédation profonde et terminale » mais élude totalement le sujet du suicide assisté.
Pourtant, le constat est bien connu. Depuis de nombreuses années, les Français sont en très grande majorité favorables à l’euthanasie, alors que le nombre de suicides de personnes âgées de plus de 65 ans augmente sans cesse. De plus, trop peu de nos concitoyens ont accès aux soins palliatifs et les centres antidouleur existants ne sont pas suffisants pour combler les manques.
Evidemment, cela doit nous amener à réfléchir sur la manière de concrétiser cette approbation de l’opinion dans un texte de loi qui se veut novateur. Nous le savons, le droit français exclut actuellement l’acharnement thérapeutique mais condamne l’euthanasie dite active. La loi Leonetti permet le « laisser mourir » mais ne résout pas les situations inextricables.
Le législateur a donc l’obligation de s’emparer de cette question sans tarder. A l’horizon 2020, on comptera près de 800 000 décès en France. C’est une problématique de société et de santé publique qui nous concerne tous. On ne peut plus se contenter de solutions partielles. Que faire alors ?
La réponse doit être claire et implique que l’on mette en œuvre plusieurs mesures incontournables. Tout d’abord, l’accès aux soins palliatifs doit devenir universel. Nous devons garantir une fin de vie sans douleur et dans la dignité des personnes. Cela passe notamment par une meilleure formation des professionnels de santé. Deuxièmement, la liberté de choix du patient doit être totale et le dispositif des « directives anticipées » doit être renforcé. Enfin et c'est le point le plus important, l’euthanasie et le suicide assisté doivent être légalisés. Depuis plus d’une décennie, Belges et Hollandais ont mis en place une telle législation. Il serait aisé de s’appuyer sur l’expérience que possèdent nos voisins en la matière.
Bien sûr, la question de la fin de vie pose des questions éthiques, philosophiques et juridiques fortes. Mais, de tout temps, la Gauche a su s’associer aux transformations de la société et à l’évolution des droits des citoyens. La transformation progressiste de notre pays à ce sujet dépend maintenant de notre aptitude à matérialiser une évolution législative profonde en matière d’euthanasie. A nous d’engager le débat et de donner vie à un texte ambitieux et audacieux qui va au-delà du rapport Claeys-Leonetti.
Pascal Terrasse, Député de l'Ardèche, Ancien Président du Conseil général
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