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L’article où tu apprends à faire une addition

Par Nelcie @celinelcie

Une collègue qui comme moi adore lire me tannait depuis des mois pour que je lise 1984 de George Orwell. Parce que c’est son livre favori, qu’on a pas mal de goûts en commun, et qu’elle voulait qu’on puisse ne discuter ensemble.
Donc, en novembre j’ai lu 1984.

L’article où tu apprends à faire une addition

Synopsis

De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. Il y en avait un sur le mur d’en face.
BIG BROTHER VOUS REGARDE, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de WINSTON… Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C’était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens.
Mais les patrouilles n’avaient pas d’importance.
Seule comptait la Police de la Pensée.

Mon avis

Mais quel livre génial quoi ! 1984 est assurément un grand classique de la Science-fiction qu’il faut avoir lu une fois dans sa vie.

Dans cette société créée par Orwell, on est surveillé à chaque coin de rue par le fameux Big Brother, on pense comme pense le gouvernement, on ne s’appelle pas collègue ou ami, mais camarade, on respecte le couvre-feu pour rentrer chez soi, et surtout on participe aux activités quotidiennes imposées par Big Brother. C’est donc dans cette joyeuse atmosphère que nous faisons la connaissance de Winston Smith, jeune travailleur sans histoire. Winston a un travail bien précis : il modifie les éditions précédentes du journal, afin que les prédictions passées correspondent toujours à la réalité du jour. Ainsi, des nations qui étaient amies se retrouvent ennemies, des personnes qui ont trahi et ont donc disparu n’ont tout simplement jamais existé, bref quoiqu’il se passe Big Brother a toujours raison. Et parce qu’il est habitué à vivre comme ça, Winston ne se pose pas trop de questions sur sa vie puisque tout le monde vit comme ça. Jusqu’à ce que…

Il est quand même sacrément terrifiant ce livre, en fait ! Parce qu’il touche tout de même un point fondamental de notre société : la liberté, sous toutes ces formes. Dans ce roman, George Orwell a poussé à son paroxyme un monde dicté par une dictature totalitaire et sans merci. Un monde où toute pensée personnelle et surtout contraire à Big Brother est punie de mort. Et ce qui le rend d’autant plus terrifiant, c’est que ce roman s’appuie sur clairement sur la réalité. En effet, à travers cette société, ce sont bien les régimes idéologiques et leurs dérives les plus extrêmes que l’auteur avait pour but de dénoncer. Bien sûr, on pense au régime nazi, mais aussi à l’idéologie soviétique et son sa propension à cadrer plus que nécessaire la vie des citoyens. Enfin, l’on pourrait aussi parler du Maccartysme américain et sa fameuse chasse aux sorcières. Surveillance, méfiance, délation… voilà des thèmes communs à ces régimes et au roman.

Ce qui m’a particulièrement frappée dans ce roman, c’est l’immobilisme qui y règne. En effet, j’ai eu l’impression que tout ce qui ne concernait pas Winston directement restait immuable. Le monde de 1984 ne bouge pas, il subit son destin et d’ailleurs dans l’ensemble ne se pose pas de questions. La liberté d’expression n’existe plus, et pour les plus jeunes elle n’a jamais existé, donc comment s’imaginer autre chose quand on on toujours vécu dans un monde où tout est surveillé ?

Alors, même quand Winston rencontre Julia, même quand on pense qu’il y aura du changement, j’ai trouvé qu’il règnait quand même une certaine inaction dans la façon de raconter de l’auteur. Mais curieusement, cette inaction ne m’a pas ennuyée. Au contraire, j’ai trouvé qu’elle apportait une certaine angoisse au récit, une façon d’accentuer la main-mise de Big Brother sur le peuple et l’absence de rebellion de ce dernier.

J’ai trouvé la fin du roman surprenante bien sûr, mais tellement juste ! En y réfléchissant, je pense que c’était finalement la seule fin possible et surtout crédible pour cette histoire.

En conclusion, chacun est bien sûr libre d’apprécier ou non le texte, le style, le contenu… mais je dirais que 1984 est un roman à avoir lu au moins une fois dans sa vie, car il est une cruelle mais pour autant belle critique de notre société.


Classé dans:Lecture Tagged: 1984, dystopie, George Orwell, littérature, science fiction

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