Titre original : A Hard Day’s Night
Note:
Origine : Angleterre
Réalisateur : Richard Lester
Distribution : Paul McCartney, John Lennon, Ringo Starr, George Harrison, Wilfrid Brambell…
Genre : Musical/Comédie
Date de sortie : 1964 / 10 décembre 2014 (version restaurée)
Le Pitch :
En 1964, alors que la Beatlemania bat son plein, Paul, Ringo, George et John vont de plateaux télé, en studios d’enregistrement, sans oublier les salles de concert, sans cesse poursuivis par des hordes de fans en délire. Les quatre garçons dans le vent doivent également composer avec le grand-père de Paul, qui les accompagne, et qui sans cesse encourage ces derniers à se rebeller. Ringo tout particulièrement, qui finit par prendre le large afin de faire les 400 coups loin du groupe…
La Critique :
Premier film mettant en scène les Beatles, A Hard Day’s Night (longtemps rebaptisé en France Quatre Garçons dans le Vent) fut, à l’époque de sa sortie en 1964, un remarquable succès. La bande-originale également cela va de soi, avec ses nombreux hits, emballée par George Martin, l’incontournable producteur du groupe, qui fut d’ailleurs nominé aux Oscars pour son travail sur la musique du long-métrage de Richard Lester.
Destiné à capitaliser sur une Beatlemania de plus en plus furieuse, le film adopte une structure on ne peut plus simple. Paul McCartney, John Lennon, George Harrison et Ringo Starr y tiennent leur propre rôle et le scénario se résume à une succession de péripéties comiques accolées les unes aux autres, dans l’environnement du groupe, entre concerts, émissions télé et épisodes backstage.
Tourné en noir et blanc par un cinéaste débutant qui plus tard, signera également Help!, le second film des Beatles, Comment j’ai gagné la guerre, avec John Lennon, La Rose et la Flèche, et bien sûr Superman 2 et 3, A Hard Day’s Night s’apparente à une comédie légère qu’il convient de rapprocher du courant du cinéma direct, dont les codes entendent retranscrire avec fidélité la réalité dans un style lui-même assez proche du documentaire.
Cela dit, il ne fait aucun doute que le long-métrage se rapproche avant tout d’une grosse farce, tournant autour de la Beatlemania. Une façon assez brillante de tourner en dérision un phénomène à l’époque très rare, dont les proportions échappaient à tout contrôle, des deux côtés de l’Atlantique.
La réalité donc, mais détournée, tant les aventures de Paul, George, John et Ringo relèvent de la blague et tendent avant tout à distiller une bonne humeur contagieuse, de manière à offrir un écrin de choix aux chansons de la formation. Après tout, ce n’est pas pour rien si le film est très largement considéré comme étant l’ancêtre du vidéo-clip.
Découvrir pour le première fois A Hard Day’s Night en 2014 entraîne immanquablement un constat : le film a vieilli. La HD de la fastueuse réédition de Carlotta aide bien sûr, mais pour ce qui est de l’humour ou des ressorts scénaristiques, aussi légers soient-il (et assumés en tant que tel), difficile de ne pas trouver le tout désuet. Désuet mais toujours charmant, notamment quand se dessine avec un peu plus d’insistance, au fil des minutes, une réflexion pertinente sur la célébrité et ses conséquences. Tous les gags ne font donc peut-être pas mouche, mais ce récit, empruntant à la réalité plus qu’à son tour, fait néanmoins preuve d’un sens de l’absurde typiquement anglais qui lui, n’a pas pris une ride.
Et bien sûr, il y a les chansons. Régulièrement, le film fait la part belle à la musique des Fab Four et c’est dans ces moments clés que le temps n’a plus de prise. Si le long-métrage a pris un coup de vieux en 50 ans, la musique elle, explose avec toujours autant de puissance. Les She Loves You, A Hard Day’s Night ou encore This Boy restent quoi qu’il en soit intemporels et c’est lorsque l’image se superpose à ces perles, que l’œuvre de Richard Lester acquiert toute sa force et toute sa raison d’être.
Peu importe alors que parfois, le côté anecdotique prenne le dessus. A Hard Day’s Night reste un film important. Pour les fans des Beatles en premier lieu, mais aussi pour tous ceux qui attachent de l’importance à cette époque certes révolue, mais dont l’écho ne cesse de retentir encore aujourd’hui.
À l’instar d’Elvis, les Beatles se sont laissés tenter par le septième-art. Contrairement au King, qui s’est largement fourvoyé, poussé à l’excès par son Colonel de manager, les anglais ont su s’arrêter avant de tomber dans le navet. Nombreux sont ceux qui considèrent ce premier essai comme le meilleur.
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@ Gilles Rolland