Un film de Zal Batmanglij (2013 - USA, UK) avec Brit Marling, Alexander Skarsgard, Ellen Page, Toby Kebbell, Shiloh Fernandez, Aldis Hodge, Patricia Clarkson
Pas mal.
L'histoire : Sarah est employée par une agence privée d'espions industriels, et notamment dans la recherche d'éco-terroristes : des groupes d'activistes qui veulent punir les auteurs de catastrophes environnementales ou sanitaires par là où ils ont péché ; flots de pétrole chez le pollueur, par exemple. Elle est chargée d'infiltrer les milieux écolos, babas, et de trouver la trace de The East, un mouvement particulièrement redoutable. Extrêmement organisés et prudents, ils sont insaisissables. Elle parvient jusqu'à eux, se fait "adopter" et participe à sa première opération : à la veille du lancement sur le marché d'un nouveau médicament, contenant une molécule extrêmement toxique pour certains, la bande se mêle aux invités de la fête honorant le laboratoire pour verser dans le Champagne ladite molécule...
Mon avis : Un bon film, que l'on suit avec intérêt. Le sujet est original : perso, je ne savais pas qu'il existait des groupuscules eco-terroristes. Sur le coup, j'ai trouvé que c'était une super idée ! Les faire payer leurs actions, à tous ces pollueurs et empoisonneurs. Mais rapidement je me suis rappelée que j'étais pacifistes et que le Oeil pour oeil, dent pour dent n'avait aucune efficacité. Et on ne tue pas les gens.
Si la réalisation nous capte bien, il faut noter quelques incohérences, invraisemblances et maladresses qui gâchent un peu. Exemple : Pourquoi diable se teindre en blonde ? Une nana qui vient de quitter son job pour faire la route, expérience initiatique, ne passe pas chez le coiffeur la veille... D'autant que les racines repoussent au bout de quelques jours : les gens verront forcément qu'il s'agit d'une teinture et douteront immédiatement de la réalité des propos de la voyageuse. En plus... ça me fait rigoler, avec sa teinture Feria (bonjour la pub), elle obtient en un clin d'oeil un blond magnifique, légèrement méché, hyper naturel ! N'importe quoi. Autre exemple : comment un médicament, qui vient d'obtenir son autorisation de vente sur le marché peut-il se révéler aussi toxique, et en si peu de temps ?!! Et je passe l'hallucinant tour de passe passe de Sarah qui se dépêche de retirer des mains des convives leur verre de Champagne sans qu'ils ne cillent ! Incroyable. Moi, on me fait ça, je rugis : "Hé ! J'ai pas fini !". Quant au groupe lui-même, qui célèbre la vie, la communion, l'amour, le partage, le respect de l'autre, de la nature, de l'animal... mais qui tue d'autres êtres humains pour la cause, bof. Et puis c'est un peu cliché... dès le début, on se doute que Sarah va - spoiler -. Et quid du pauvre fiancé ? Tout ça manque sérieusement de psychologique de base.
Ces petites choses, ajoutées à une sorte de naïveté angélique, empêchent le film de tourner en rond bien comme il faut. Du coup, ça lui ôte de sa crédibilité, malgré un sujet en or massif.
Critiques presse et public partagées, en général on aime bien, mais on signale les défauts. Positif résume leur et mon ressentis : "Le sujet est a priori palpitant (...) mais le traitement, inégal, frôlant trop souvent le manichéisme, s'avère décevant."
Mais ça se regarde très bien.