Quelques mois après qu’une loi restrictive à l’égard des informations personnelles des citoyens ait été entérinée par le gouvernement russe, Google fait ses valises.
La nouvelle devrait affecter plus de 50 ingénieurs, qui seront en mesure d’être transférés à n’importe quel autre bureau de Google à travers le monde.
La nouvelle d’aujourd’hui laisse présager que Google n’entend pas céder aux pressions du Kremlin.
Sans donner d’explication officielle à l’égard de cette décision, l’entreprise américaine a déclaré toutefois qu’elle n’abandonnait pas ses activités en Russie. «Nous sommes profondément engagés auprès de nos utilisateurs et clients russes, et nous avons une équipe dédiée dans le pays pour les aider.»
Soulignons que cet été, la Russie a adopté une nouvelle loi qui exige que l’ensemble des données liées à ses citoyens – leurs renseignements personnels ainsi que tout ce qu’ils produisent – soit exclusivement hébergé à l’intérieur du pays.
Le Kremlin et le Roskomnadzor (l’agence de protection des données russes) auraient récemment exercé une plus grande pression sur les filiales russes d’entreprises étrangères qui opèrent sur leur territoire, notamment Google, Facebook et Twitter. Par conséquent, celles-ci doivent s’assurer que les données en question seront stockées en Russie d’ici septembre 2016. La nouvelle d’aujourd’hui laisse présager que Google n’entend pas céder aux pressions du Kremlin.
Alors que l’argument de garantir la souveraineté des données de ses concitoyens, mettant du même coup un frein à toute tentative de cybersurveillance de la part d’un gouvernement étranger, peut paraître tout à fait louable sur papier, la censure gouvernementale pourrait néanmoins se voir être multipliée.
Rappelons qu’en mai dernier, la Russie a entériné une autre loi, obligeant cette fois les blogueurs à s’enregistrer auprès du gouvernement.
«Cette loi réduira le nombre de voix dissidentes et de l’opposition sur Internet», avait affirmé à l’époque Galina Arapova, directrice du Mass Media Defense Center et spécialiste du droit des médias en Russie. «L’ensemble du lot semble assez restrictif et pourrait affecter sérieusement ceux qui disséminent des informations critiques à propos de l’état, des autorités et des personnalités publiques.»