Depuis son élection, le gouvernement Couillard nous promet
que nous devrons tous contribuer à l’effort pour atteindre le déficit zéro.
Jusqu’à présent, quel a été l’effort demandé aux
contribuables?
Les frais de garderie augmenteront graduellement de 7,30 $ à 20 $ par jour pour
une famille gagnant 155 000 $ brut.
Le gouvernement pelte une partie du déficit dans la cour des
commissions scolaires. Donc, comme ce fut le cas suite au budget Marceau, les
taxes scolaires augmenteront pour compenser.
Le gouvernement pelte une autre partie de son déficit dans
la cour des municipalités. Donc les taxes foncières vont immanquablement
augmenter pour compenser le manque à gagner.
Comme si cela n’était pas suffisant, le gouvernement pelte
une autre partie de son déficit dans la cour des banques et des compagnies
d’assurance. Celles-ci s’empresseront de refiler ces nouvelles taxes aux
clients, aux employés et aux actionnaires.
En avril dernier, les tarifs d’Hydro-Québec ont augmenté de
4,3 % et Hydro demande une autre augmentation de 3,9 % effective en avril 2015.
C’est plus de deux fois le taux d’inflation. Ces augmentations sont nécessaires
pour majorer les dividendes qu’Hydro verse au gouvernement. Les dividendes
d’Hydro sont donc une taxe déguisée.
Les taxes sur l’essence augmenteront de 2¢ à 3¢ le litre en
janvier 2015.
Les frais d’immatriculation et d’assurance augmenteront aussi
en 2015.
Le crédit d’impôt pour cotisations syndicales et
professionnelles passe de 20 % à 10 %. Donc les cotisations nettes de la
plupart des travailleurs augmenteront proportionnellement.
Enfin, tous les tarifs des services gouvernementaux et
paragouvernementaux augmenteront au rythme du taux d’inflation.
Et c’est sans compter que les prix de la SAQ seront aussi majorés
pour satisfaire l’accroissement du dividende exigé par le gouvernement. Une
autre taxe déguisée.
Par contre, quel est l’effort de réduction des dépenses du
gouvernement?
Une réduction de 20 % des crédits d’impôt à certaines entreprises.
Le projet de loi 3 adopté le 4 décembre 2014 attribue une
plus grande portion des déficits accumulés par les fonds de pension des
fonctionnaires municipaux aux cotisants.
Pour le reste, on nous a fait des promesses, mais ce n’est
que ça, des promesses.
Après le sapin qu’on s’est fait passer par le ministre du
bonheur, Raymond Bachand, je vais retenir mes applaudissements. Il nous avait
alors promis que le gouvernement ferait 62 % de l’effort pour atteindre le
déficit zéro. Alors que les contribuables subissaient des augmentations
d’impôts, de taxes et de tarifs, les dépenses de l’État ont continué de croître
comme si de rien n’était. Le gouvernement Couillard semble plus ferme dans ses
intentions de faire le ménage dans les finances publiques, mais j’attends de
voir les résultats avant de me réjouir.
D’ailleurs, il n’a jamais été question de réduire les
dépenses de l’État comme ce fut le cas en Espagne et en Grèce. Dans le meilleur
des cas, ces promesses réduiront le rythme de croissance des dépenses publiques.
Alors, les hystériques socialo-syndical devraient se garder une petite gêne.
Le gouvernement libéral soutient que les mesures d’austérité
mises en place pour éliminer le déficit touchent davantage l’appareil de l’État
que les contribuables. Selon le gouvernement les particuliers assumeront
seulement 8% des compressions. Non seulement on fouille à deux mains dans nos
poches, mais en plus on nous prend pour des idiots. Jusqu’à présent l’effort
demandé aux contribuables oscille entre 1,5 et 2 milliards de dollars. Les
réductions de dépenses, pas les promesses, représentent tout au plus quelques
centaines de millions.
Les ministres Leitao et Coiteux sont les dignes disciples de
Mazarin et Colbert, ministre et premier ministre au 17e siècle :
Colbert : Pour trouver
de l'argent, il arrive un moment où tripoter ne suffit plus. J'aimerais que
Monsieur le Surintendant m'explique comment on s'y prend pour dépenser encore
quand on est déjà endetté jusqu'au cou.
Mazarin: Quand on est
un simple mortel, bien sûr, et qu'on est couvert de dettes, on va en prison.
Mais l'État, lui, c'est différent. On ne peut pas jeter l'État en prison. Alors,
il continue, il creuse la dette ! Tous les États font ça.
Colbert : Ah oui ?
Vous croyez ? Cependant, il nous faut de l'argent. Et comment en trouver quand
on a déjà créé tous les impôts imaginables.
Mazarin : On en crée
d'autres.
Colbert : Nous ne
pouvons pas taxer les pauvres plus qu'ils ne le sont déjà.
Mazarin : Oui, c’est
impossible.
Colbert: Alors, les
riches ?
Mazarin: Les riches,
non plus. Ils ne dépenseraient plus. Un riche qui dépense fait vivre des
centaines de pauvres.
Colbert : Alors,
comment fait-on ?
Mazarin: Colbert, tu
raisonnes comme un pot de chambre sous le derrière d'un malade ! Il y a
quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches. Des Français
qui travaillent, rêvant d'être riches et redoutant d'être pauvres ! C'est
ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus ! Ceux-là ! Plus tu
leur prends, plus ils travaillent pour compenser. C'est un réservoir
inépuisable.
Ce discours aurait très bien pu être celui de Leitao et
Coiteux.