Cela fait un an que le papa de Petit Ado est décédé, je suis passée par toutes les phases, la colère, l'incompréhension, la tristesse, la dépression même, allé il faut bien le dire, quand on n'a plus goût à grand chose et qu'une fois la maisonée partie, les bisous distribués au grand, au petit et à chéri-chéri, qu'on se réinstalle dans son lit derrière l'ordi pour comater devant une replay ça s'appelle comme ça.
Je n'étais pas inquiète, je savais que tout cela était normal, affreusement douloureux mais normall. Perdre un être cher c'est simplement atroce, ; perdre quelqu'un à un âge où il n'est pas "censé" mourir c'est terriblement injuste et ça met la rage ; perdre le papa de son enfant ça met en colère après le monde entier tant c'est effoyable de le voir vivre un cauchemar sans rien pouvoir faire.
Le propre d'un parent est de protéger ses enfants, leur offrir la vie la plus belle et chaleureuse qui soit, mais dans un cas comme celui là c'est purement impossible. La vie en a décidé autrement. Cette putain de vie lui a volé son papa alors qu'il n'avait que 11 ans et tant de choses à partager avec lui. La vie a décidé qu'ils ne feraient plus de parties de tennis ensemble, plus de canoë l'été, que son papa ne serait pas là pour son bac et ne fêterait pas avec lui son permis, qu'il ne lui dirait plus à quel point il est fier de lui, qu'il ne pourrait pas non plus lui glisser au creux de l'oreille combien il est heureux pour lui le jour de son mariage
Et moi dans tout ça je me suis sentie tellement impuissante et tellement désemparée, avec mon propre deuil à gérer. Pour la première fois de ma vie je ne pouvais pas protéger mon enfant, je ne pouvais pas atténuer sa douleur parce que rien ne peut calmer une telle souffrance. Rien. Sinon le temps dit on. Alors on va de l'avant, parfois en trainant la patte, parfois en sautillant, au gré des souvenirs qui nous explosent à la tronche et qui font mal ou qui sont parfois agréables à partager avec Petit Ado, une façon de danser, les apéros qu'ils se préparaient tous les deux.
Cahin-caha on avance mais la réalité est insupportable et je ne sais pas ce que j'attendais hier, date anniversaire, mais il est bel et bien parti... c'est fini.