Ce one-shot signé Marco Rizzo et Lelio Bonaccorso s’inspire du roman autobiographique de Jan Kozielewski (Jan Karski était son nom de résistant) et raconte l’histoire de ce jeune Polonais de bonne famille qui se retrouve happé par la Seconde Guerre mondiale avant de devenir agent de la résistance et témoin des atrocités qui se déroulent en Europe.
« Je sais que beaucoup de gens ne me croiront pas, ils penseront que j’exagère ou que j’invente. Et pourtant, je jure que j’ai vu ce que je décris. Je n’ai pas d’autres preuves, pas de photographies, mais tout ce que je dis est vrai. »
De sa mobilisation dans l’armée polonaise en 1939 jusqu’à ses missions d’infiltration dans le ghetto de Varsovie et dans un camp d’extermination, en passant par son évasion d’un goulag russe, par les tortures qu’il a subies aux mains de la Gestapo et son implication dans l’Armia Krajowa, l’homme n’hésite pas à mettre régulièrement sa vie en danger afin de pouvoir rassembler des informations sur la réalité du terrain et de témoigner des horreurs perpétrées par les nazis. Dépassant toute imagination et provocant la nausée et le dégoût, ce compte-rendu de la situation au cœur même de l’holocauste s’avère difficile à croire. L’homme est-il vraiment capable de tels crimes ?
« M. l’ambassadeur, je n’ai pas dit que ce jeune homme mentait. J’ai dit que je suis incapable de le croire. Ce n’est pas la même chose. »
Si le jeune homme revient de ses missions sans aucune preuve visuelle, Lelio Bonaccorso se charge de nous montrer les images de cette page sombre de l’Histoire. Malgré une mise en images sobre et efficace, certaines scènes sont à peine supportables. Fermer les yeux sur toute cette barbarie n’est cependant pas une option…
À l’instar d’Art Spiegelman (Maus) ou de Joe Kubert (Yossel, 19 avril 1943), les auteurs livrent un témoignage poignant qui invite à ne jamais oublier cette page sombre de l’Histoire et à découvrir le témoignage de ce héros méconnu.
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