Une récente levée de fonds nous procure une excellente occasion de (re)découvrir aujourd'hui la startup américaine iQuantifi. Deux ans après sa première apparition à Finovate, sa solution de gestion de finances personnelles (PFM) a en effet mûri, concrétisant sa promesse de devenir un conseiller patrimonial virtuel, accessible à tous.
L'idée d'origine de ses concepteurs part du constat que les outils classiques du genre n'ont qu'une valeur limitée, en se contentant, en général, de proposer un suivi des recettes et dépenses associé à une fonction de budgétisation relativement basique et « théorique ». A l'inverse, l'ambition d'iQuantifi est de permettre à ses utilisateurs d'atteindre effectivement les grands objectifs de vie qu'ils se fixent à court, moyen et long terme, en les aidant concrètement à optimiser leurs finances personnelles, au quotidien.
En pratique, la plate-forme de la jeune société, entièrement automatisée, va d'abord « découvrir » le nouvel inscrit à partir de l'état de ses comptes bancaires, tout comme un service de PFM traditionnel, complété ensuite de quelques questions personnelles, notamment sur ses projets (études, voyage, mariage, achat immobilier, retraite…). Dès lors, sa « timeline » budgétaire va lui présenter non seulement ses recettes et ses dépenses mais également quelques conseils divers et variés, toujours extrêmement précis (payer le solde de telle carte de crédit, investir dans telle action…), qui le rapprocheront de son but.
Dans une certaine mesure, le concept est assez proche de ce que proposent les acteurs émergents du conseil en investissement automatisé (Betterment, Motif…). Cependant, outre le spectre plus large de l'approche d'iQuantifi (qui intègre, par exemple, le remboursement des dettes), la principale différence est que, au lieu de fixer des objectifs purement financiers (qui supposent une certaine maturité dans le domaine), les utilisateurs adoptent une perspective directement alignée sur leur plans d'avenir, comme ils le feraient avec un expert en gestion de patrimoine.
Par son positionnement, la startup cible prioritairement les jeunes. Bien sûr, ils seront certainement plus à l'aise avec une approche de conseil automatique que leurs aînés mais, surtout, il sont les plus susceptibles d'avoir besoin d'aide pour planifier leur destin financier, alors qu'il n'ont pas accès aux professionnels, dont les prestations sont réservés aux clients (plus ou moins) fortunés. Encore une fois, le nouvel entrant cible donc, avec un modèle à coûts réduits, des populations peu ou mal servies par les offres existantes.
Le plus grande défi que doit affronter iQuantifi est celui de la confiance : comment convaincre les utilisateurs de la qualité des conseils prodigués ? La société choisit pour ce faire (au moins en partie) une solution de contournement puisqu'elle met sa plate-forme à disposition des institutions financières, en marque blanche. Ces dernières gagnent ainsi l'opportunité de combler une lacune dans leurs catalogues, avec une solution qui peut leur permettre de séduire un segment de clientèle hautement désirable…