Le projet de loi sur les établissements de crédit et organismes assimilés définissant le statut des banques islamiques a été adopté à Rabat au Maroc le 25 novembre dernier par 161 voix pour et zéro contre. Le reste des membres de la Chambre des représentants s’est abstenu. Ce qui va permettre aux entreprises du pays ainsi qu’aux institutions d’émettre des sukuk.
Les sukuk sont des transactions et des produits financiers éthiques respectant la chari’a ou loi islamique. Et ce que prohibe l’islam en la matière, ce sont les intérêts, la spéculation hasardeuse ou investissements incertains, les secteurs d’investissements interdits par essence (tabac, alcool, pornographie, jeux de hasard),… C’est donc un produit financier qui s’appuie sur un actif tangible, à échéance fixe.
Le projet de loi n°103.12 vise à enrichir l’économie et à développer le secteur bancaire marocain. Tout comme la Turquie, les banques islamiques du royaume seront désignées « banques participatives ». Le Conseil Supérieur des Oulémas s’occupera de superviser ces institutions.
La place financière de Casablanca espère attirer ainsi 30 milliards d’euros et ainsi voler une part de la vedette aux pays du Moyen-Orient. Des yeux remplis de convoitise regardent de prés l’évolution du pays. Les « gros » proposant déjà de la finance éthique comme la Banque Nationale du Qatar ou encore le saoudien Al Baraka espèrent tirer leur épingle du jeu. Le Maroc dispose d’une réserve de croissance très importante, son taux de bancarisation est de 56%. Les marocains aussi, semblent attendre avec impatience cette forme licite de la finance, 1 marocains sur 2 serait déjà intéressé.