MONDE > La Police Hongkongaise envahit le campement prodémocratie dans Admiralty

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La police charge sur les manifestants à Hong Kong dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre (archives) I ©Dale de la Rey / AFP

Des centaines de policiers ont envahi ce jour le principal site d’occupation du mouvement prodémocratie à Hong Kong. Après des semaines de blocages et de protestations, les manifestants  revendiquent l’instauration d’un véritable suffrage universel.
Les forces de l’ordre sont arrivées de toutes les directions pour entrer sur le site, un village de tentes installé depuis onze semaines dans le quartier d’affaires d’Admiralty, près du siège du pouvoir. Mais quelques centaines de manifestants particulièrement remontés refusaient de partir malgré les sommations de la police qui les a menacés d’arrestation. Depuis le pic de la contestation le 28 septembre dernier, lorsque les manifestants étaient descendus dans la rue par dizaines de milliers, le nombre de protestataires avait nettement diminué dans le territoire passé sous tutelle chinoise. Et le soutien au mouvement de l’opinion publique, lassée par les embouteillages et les perturbations, s’était plus ou moins épuisé. Mais les irréductibles présents encore sur le site, soutenus par des députés prodémocratie, refusaient d’en rabattre. "Je ne suis pas fatigué. Je ne serai jamais fatigué, il n’y a que le gouvernement qui est fatigué", assurait Alice, une étudiante de 19 ans. La police avait accordé un délai de quelques jours aux protestataires, pour s’en aller volontairement. Après quoi, "la police agira pour évacuer ou arrêtera quiconque refuse de partir", avait averti un porte-parole, Kwok Pak-chung.
Ces opérations d’évacuation font suite à une décision de la Haute cour, saisie par des commerçants et des compagnies de transport en commun. Les huissiers de justice se sont présentés peu après 9h (1h GMT) sur le campement. Puis les ouvriers ont commencé à démanteler les barricades érigées sur une autoroute à neuf voies, un des grands axes de circulation de l’île de Hong Kong. Des milliers de personnes s’étaient réunies à Admiralty mercredi soir pour un ultime baroud d’honneur. Jeudi, bon nombre de manifestants avaient démonté leur tente et quitté les lieux. Mais "ce n’est pas la fin du mouvement", a déclaré la députée prodémocratie Claudia Mo.Territoire chinois bénéficiant d’une large autonomie, l’ancienne colonie britannique a connu avec ces manifestations sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à Pékin en 1997. La Chine a accepté le principe du suffrage universel pour l’élection du prochain chef de l’exécutif en 2017, mais exige que les candidats reçoivent l’aval d’un comité loyaliste, ce qui garantit, aux yeux des manifestants, l’élection d’un candidat inféodé à Pékin.FG