Vendredi 23 mai, Hillary Clinton a voulu souligner devant le comitĂŠ de rĂŠdaction d'un journal du Dakota du Sud, le Sioux Falls Argus Leader, que des primaires démocrates s’étaient déjà prolongées jusqu'en juin. Elle a ainsi déclaré : "Mon époux n'a décroché l'investiture qu'avec sa victoire en Californie, au milieu du mois de juin, n'est-ce-pas ? Nous nous souvenons tous que Bobby Kennedy a été assassiné en juin en Californie".
Elle a présenté des excuses pour cette gaffe, imputée à l’émotion provoquée par l’annonce de la maladie de Ted Kennedy. En fait, elle avait déjà tenu des propos de même nature dans l’hebdomadaire Time en mars. Aux Etats-Unis, la société est particulièrement violente, avec des armes par millions, des homicides par milliers et dans le passé plusieurs assassinats ou attentats contre des hommes politiques. Il est donc irresponsable, pendant une campagne présidentielle, d’évoquer l’assassinat d’Edward Kennedy.
Le sénateur Barack Obama est présenté comme noir, peut-être pour le protéger. Fils d’une blanche et d’un noir, il est en fait métis, ce qui pour les champions de la suprématie des blancs est sans doute pire. A l’occasion du décès de Mildred Delores Loving, le Monde du 17 mai nous apprenait qu’en 1958, elle et son mari avaient été condamnés à la prison et bannis de la Virginie pour avoir contrevenu aux lois de l'Etat interdisant les croisements interraciaux.
Hillary Clinton ignore-t-elle que son maintien dans la course à l’investiture démocrate offre à son parti un recours en cas de disparition de l’autre candidat ? Lui aurait-il échappé qu’un de ses partisans les plus fanatiques, et raciste, risquait de voir dans ses paroles un appel à l’élimination de Barack Obama avant la Convention du mois d’août ? Décidément, elle a été bien imprudente en se confiant au Sioux Falls Argus Leader.