Magazine Culture

David Ellis : La Comédie des menteurs

Publié le 11 décembre 2014 par Lebouquineur @LBouquineur

David EllisDiplômé de la Northwestern Law School en 1993, David Ellis est avocat dans un cabinet privé de Chicago, sa ville natale. Il écrit depuis plusieurs années et a commencé à être édité à partir de 2001. Ses romans ont été traduits dans de nombreuses langues. La Comédie des menteurs, paru en 2007, vient d’être réédité.

Quand débute le roman, Allison Pagone romancière à succès est retrouvée morte par des agents du FBI ayant fait irruption chez elle, « Derrière sa tête, qui s’incline sur son buste, le mur carrelé est éclaboussé de rouge. » Elle était sur le point d’être arrêtée pour le meurtre de son amant, le suicide ne fait aucun doute. Ah bon ? En sommes-nous si sûrs…

Chapeau l’artiste ! Avec ce roman David Ellis s’inscrit dans la lignée des grands écrivains de thrillers. Si les trois lignes de résumé que j’ai consenti à vous livrer, peuvent vous sembler familières, détrompez-vous, vous n’avez certainement jamais lu un tel roman. David Ellis use d’une astuce carrément géniale pour rédiger son bouquin, il commence par la fin et chaque chapitre remonte le temps, déroulant son scénario à rebours et c’est carrément époustouflant.

Les ingrédients, sans entrer dans le détail, sont une célébrité accusée de meurtre, sa fille, des lobbyistes dont son ex-mari intervenant auprès de parlementaires pour favoriser un laboratoire pharmaceutique, un complot terroriste international, deux cadavres, le FBI et la Justice, des suspects dont la situation évolue au cours de l’histoire. Le lecteur ne sait jamais quoi penser de l’intrigue, diaboliquement menée par l’auteur, car chaque chapitre dément ses certitudes. Sans qu’on comprenne comment, le dénouement arrivera logiquement dans les dernières pages qui pourtant sont le tout début, chronologiquement parlant, du scénario ! Tout s’enchaîne implacablement, la pelote se rembobinant jusqu’à son apothéose. Plus la chronologie va à reculons, plus la compréhension va de l’avant. 

Des phrases courtes, une écriture sèche, insufflent un rythme rapide mais sans scènes particulièrement fortes, la progression insidieuse du scénario et son originalité suffisent à scotcher le lecteur devant son bouquin, les yeux écarquillés d’étonnement devant ce qu’il lit.

Un thriller à lire absolument.

« Pour nos lecteurs qui vivraient dans une caverne, Allison Pagone est une romancière à succès inculpée la semaine dernière pour le meurtre d’un gros bonnet de la capitale, Samuel Dillon. Quiconque a suivi l’audience préliminaire a eu droit au portrait d’Allison Pagone en femme hystérique, déterminée à supprimer l’homme qui avait récemment rejeté ses avances. Il l’a plaquée, et elle l’a tué. Ou non. Vous vous rappelez que, l’an dernier, en une seule journée, nos législateurs ont voté à l’Assemblée et au Sénat une proposition de loi permettant au géant des produits pharmaceutiques, Flanagan-Maxx, de commercialiser son Divalpro, un médicament hypotenseur, en concurrence avec les génériques. Eh bien, il s’avère que l’architecte de ce vote n’était autre que Sam Dillon, lui-même assisté dans ses efforts par un certain Mateo Pagone, récemment divorcé d’Allison Pagone. Et si elle n’était pas aussi hystérique que cela ? L’histoire est loin d’êtres finie. »


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lebouquineur 1379 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines