Le procès de réhabilitation 1/2
Ce que les juges s’efforcèrent surtout d’établir, c’est que Jeanne n’avait rien compris quand on lui avait parlé de l’Église et du pape.
Il fallait la montrer à peu près idiote. C’était là un très utile expédient de procédure ecclésiastique.
Il y avait une autre raison, une raison très forte, de la faire passer pour une fille dénuée d’intelligence, une innocente.
Le premier et le second procès répondaient à des intentions politiques.
Il avait pour objet de faire connaître que Jeanne était venue au secours du roi de France, non par suggestion diabolique, mais par inspiration céleste.
En conséquence on s’efforça de montrer qu’elle n’avait pas d’esprit, pour que le Saint-Esprit fût plus manifeste en elle. Les interrogateurs surent amener les témoins à dire à tout propos qu’elle était simple, très simple.
Puisque cette innocente était envoyée de Dieu pour délivrer des villes, pour conduire des gens d’armes, il fallait qu’ignorante du reste, elle eût la science infuse de la guerre et montrât dans les batailles la force et le conseil qu’elle tenait d’En Haut.
On dût obtenir des dépositions établissant qu’elle était plus habile à guerroyer qu’aucun homme au monde.