La Galaxie est à nouveau en conflit social. L’Empire, toujours aux abois financièrement, s’est rendu compte qu’un petit aéroport en Alsace, bénéficiant d’un statut international, avait un traitement fiscal particulier. Le trouble dans le Monopole de la Force est trop grand, il faut donc agir.
Au sein de cet aéroport travaillent des entreprises de l’Alliance Libérale et, surtout, des compagnies suisses, réputées pour leur absence de scrupules fiscaux et leur opposition à l’Empire. En outre, la région, fort proche des forces obscures teutonnes, n’est pas du goût de l’Empire qui entend ramener l’ordre fiscal partout dans la Galaxie, par l’emploi de la Force s’il le faut. Positionnant à proximité de l’aéroport son arme redoutable, Le Bercy Noir, l’Empire s’apprête à utiliser son arme de destruction fiscale massive afin de réduire l’Alliance au silence en massacrant 6000 emplois. Et alors que se rapprochent les terribles Collecteurs d’Impôts, qui, alignés vers le petit aéroport, pourront le détruire d’un seul trait de plume, la fuite de l’Alliance s’organise.
C’est ainsi qu’on apprend que la compagnie aérienne suisse Swiss, une filiale de la compagnie allemande Lufthansa, a confirmé lundi 8 décembre dans un communiqué publié à Zurich qu’elle supprimera, à partir de fin mai 2015, ses vols au départ de Bâle-Mulhouse. Les explications de la société liées à cette annonce ne laissent planer aucun doute :
« Les mutations intervenues sur le marché et la conjoncture politique défavorable n’offrent à une compagnie premium telle que Swiss aucune perspective d’opérer de façon rentable à Bâle/Mulhouse. (…) L’incertitude juridique concernant l’introduction de la législation fiscale en France a également pesé dans la décision. »
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Pourtant, tout avait bien commencé : depuis 1949, l’aéroport de Bâle-Mulhouse bénéficiait d’une fiscalité largement aménagée et favorable aux entreprises suisses qui, employant des salariés français, ne se retrouvait pas soumises aux exactions habituelles sur le territoire et pouvaient donc développer une activité normale avec de vraies perspectives de croissance. Perspectives d’ailleurs optimistes, le trafic étant passé de 2,5 millions de passagers en 2003 à près de 6 millions l’an dernier.
Mais voilà : en juillet, avec la finesse qui caractérise autant Bercy que son actuel patron, Michel Sapin (et probablement devant le manque criant de sous-sous dans la po-poche de l’État), la France avait informé la Confédération qu’elle allait appliquer la fiscalité française sur la zone suisse de l’aéroport de Bâle à partir de 2015. Ceci n’avait pas manqué de déclencher des réactions ulcérées, tant des entreprises implantées sur place que des élus locaux qui ont rapidement senti la catastrophe (notamment sociale) se dessiner. Et c’est donc logiquement que, suite à l’échec de la renégociation de cet accord fiscal favorable et qui devait se boucler au courant du mois de novembre, les entreprises suisses ont commencé à marquer leur grande méfiance sur l’avenir de l’aéroport depuis qu’il est revenu au centre des préoccupations fiscales de Bercy.
Si l’annonce du départ de Swiss peut s’expliquer par des raisons économiques en partie indépendantes de cet échec (la compagnie n’est pas low-cost et doit subir des coûts que la petite infrastructure de l’EuroAirport n’est pas en mesure de réduire significativement), l’explication fournie insiste bien sur l’insécurité fiscale qui règne en France. Encore une fois, les changements incessants de politique économique et fiscale française vont coûter emplois et richesse au pays.
Parce que la suite est connue : ou bien Bercy recule finalement dans ses caprices ridicules, et l’aéroport peut continuer à croître tranquillement, en conservant l’emploi de milliers d’Alsaciens (6000 ici). Ou bien le gouvernement estime que le traitement fiscal particulier a assez duré et décide de tuer, une fois de plus, la poule aux œufs d’or. Cela pourrait paraître incroyable si cela ne s’était pas déjà produit, à différentes échelles, dans tout le pays, à chaque fois qu’il s’est agi de récupérer rapidement de l’argent sur le dos du contribuable.
Il y a aussi, malheureusement, une question de principe : l’aéroport Bâle-Mulhouse est une démonstration flagrante de l’efficacité des recettes libérales, basées sur un impôt faible, des règles simples et un droit du travail souple (comme le suisse en l’occurrence). C’est un camouflet dans la face du socialisme triomphant qui veut s’installer partout en France, et entend montrer à la face du monde combien il est efficace pour égaliser la misère pour tous en édictant des multitudes de règles, des myriades de taxes, des monceaux de codes et de droits spécifiques. Du point de vue de Bercy et des politiciens dogmatiques, l’EuroAirport est la « preuve par opposition » que leurs techniques et leurs méthodes ne marchent pas, font fuir les bonnes volontés, détruisent de la richesse et de l’emploi. On comprend alors la nécessité de la disparition d’un tel chancre libéral dans la Socialie triomphante…
La fin d’année sera rude. Du côté de l’État, boucler le mois de décembre et payer ceux qui doivent l’être ne sera pas simple : les caisses sont vides. Et parce que ces caisses peinent tant à se remplir, le Léviathan n’hésitera pas à aller chercher la richesse où elle se trouve, c’est-à-dire partout en dehors de lui. Du côté de l’aéroport Bâle-Mulhouse, les agitations fiscales de l’État se traduiront mécaniquement pour certains salariés par une perte d’emploi, l’inscription chez Paul Emploi.
Eh oui : cet État que tous, vous avez appelé de vos vœux, ardemment, qui devait être la Maman ultime, protectrice contre tous les bobos de la vie, est maintenant là et bien là. Il a grand appétit et ne peut se contenter des miettes de plus en plus copieuses que vous lui donnez partout, tout le temps, en tous lieux. Il parasite vos activités, il parasite les relations entre vous et tous les autres (depuis votre famille jusqu’à vos relations commerciales). Et comme tout parasite, il tuera son hôte plutôt qu’abandonner ses caprices. Il préférera vous voir couler, vous jeter dans l’insécurité (économique, sociale, juridique, fiscale) plutôt que réduire sa taille et se mettre, vraiment, au régime.
Ô ironie : cet État qui devait vous protéger de tout va maintenant vous étouffer dans une tendresse sans pitié.
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