Le Cercle des poètes disparus (Dead Poets Society)

Publié le 10 décembre 2014 par Cinephileamateur
De : Peter Weir.
Avec : Robin Williams, Robert Sean Leonard, Ethan Hawke, Josh Charles, Gale Hansen, Dylan Kussman, Allelon Ruggiero, James Waterston, Norman Llyod, Kurtwood Smith, Alexandra Powers, Lara Flynn Boyle...
Genre : Comédie - Drame.
Origine : États-Unis.
Durée : 2 heures 08.
Date de sortie : 17 janvier 1990.
Synopsis : Todd Anderson, un garçon plutôt timide, est envoyé dans la prestigieuse académie de Welton, réputée pour être l'une des plus fermées et austères des États-Unis, là où son frère avait connu de brillantes études.
C'est dans cette université qu'il va faire la rencontre d'un professeur de lettres anglaises plutôt étrange, Monsieur Keating, qui les encourage à toujours refuser l'ordre établi. Les cours de Monsieur Keating vont bouleverser la vie de l'étudiant réservé et de ses amis...
Bande annonce française
"Carpe Diem. Profitez du jour présent mes amis. Que votre vie soit extraordinaire."


Depuis le temps que je voulais le revoir "Le Cercle des poètes disparus"... Je ne sais pas pourquoi je ne l'ai pas revu plutôt mais j'en gardais un si bon souvenir que cela faisait quand même un certain moment maintenant qu’un nouveau visionnage me faisait de l’œil. Du coup, quand l'occasion est arrivé, c'est en espérant que le film soit aussi bon que dans mes souvenirs que j'ai inséré mon dvd dans mon lecteur et que je suis reparti pour un voyage dans la poésie.
Première constatation, le long métrage est toujours aussi excellent. Si cette piqûre de rappel ne m'a pas fait de mal car il y avait quelques scènes dont je ne me souvenais plus, je me suis en tout cas de nouveau retrouvé captivé par ce scénario écrit par Tom Schulman. Dès le début, on est transporté par le lyrisme de cette histoire qui nous fait encore plus profitez du moment présent tout en nous montrant la beauté que les mots peuvent avoir ainsi que les émotions qu'ils peuvent véhiculer.
J'ai beaucoup aimé ce parallèle entre la fougue de cette jeunesse que l'on conditionne sans leur demander leurs avis avec la poésie plus posé, plus calme mais aussi plus forte. Cette critique d'une société qui veut absolument nous formater, nous dire à notre place ce qui est bien ou pas est assez intéressante surtout lorsque c'est mis en opposition avec ce farouche devoir de vivre nous-même nos rêves. Si tout ce système éducatif et cette façon de penser à de quoi me faire hérisser le poil, la force de cette histoire à mes yeux est de réussir à surtout mettre en avant cette façon de devoir penser par nous-même et qu'importe ce que l'on peut penser de nous.
Au-delà du final percutant qui est loin de me laisser insensible, c'est vraiment un film "j'aime la vie" comme je les affectionne. De plus, avec tout ce lyrisme qui montre à quel point le scénario a été brillamment écrit, il y a aussi un humour fin et subtil que j'apprécie énormément. On se balade à travers ce récit, on se sent très proche de ce cercle, on sympathise avec cette troupe et on a une furieuse envie nous aussi de nous mettre à lire des poèmes tant le poids des mots prennent de l'ampleur ici.
Faut dire aussi que le film est rudement bien mené par un Robin Williams qui porte le film sur ses épaules. Après sa tragique disparition, ce long métrage prend une dimension encore plus forte mais quoiqu'il en soit, l'acteur incarne ce professeur John Keating avec brio. Il est très tendre, très émouvant et dans sa folie, son côté décalé, il réussit à nous convaincre que ce sont les autres qui ne tourne pas ronds à force de vouloir tout rationaliser. Robin Williams trouve sans doute là, l'un de ses plus beaux rôles et si on garde souvent en tête l'image de l'éternel comique, il prouve ici qu'il avait de multiples facettes à son jeu. Il sait en tout cas rendre ses personnages toujours sympathique et en John Keating, il interprète le professeur qu'on aurait tous aimé avoir, celui qui nous pousse à penser par nous-même et à être sûr de nous. Sans nul doute, avec des professeurs comme lui, il y a de nombreux élèves qui auraient été en classe avec un peu plus de sourire.
Derrière, le reste du casting est excellent également à l'image de Robert Sean Leonard en Neil Perry. Quand on voit son visage, on le trouve peut-être un peu lisse de prime abord avant de se rendre compte que son personnage est très intéressant et que le comédien le joue avec beaucoup de justesse sans jamais tombé dans le ridicule. C'est aussi le cas pour Ethan Hawke, parfait en Todd Anderson. On aurait peut-être pu le développer davantage mais sa complicité avec Robert Sean Leonard me plait beaucoup et les deux comédiens font un excellent boulot.
De toute façon, c'est l'ensemble du casting qui est à féliciter. Vraiment, ils ne sont jamais ridicules et dans cette école qui veut frôler l'excellence, les comédiens s'en sortent vraiment bien. Il n'y a qu'à voir par exemple le contraste entre Knox Overstreet (très bien joué par Josh Charles) et les autres jeunes qui ne forment pas la future "élite" lors de la fête. Même les rôles secondaires sont bien travaillés à l'image de Kurtwood Smith en Monsieur Perry ou encore Norman Lloyd en Monsieur Nolan. J'ai eu aussi pas mal d'affections pour Gale Hansen en Charlie Dalton que j'aurais aimé voir un peu plus d'ailleurs.
Côté mise en scène, Peter Weir maîtrise son sujet. Il prend son temps pour filmer son récit, pose sa caméra sans précipitations et malgré un rythme plutôt calme, le film n'est jamais ennuyeux. Cette réalisation contribue pour beaucoup d'ailleurs à donner sa poésie à ce scénario. Chaque plans est d'une très grande beauté visuelle avec des angles de vues bien pensés qui font que le long métrage possède une multitudes de scènes marquantes.
Sans jamais tomber dans la surenchère, Peter Weir nous ballade avec lui et nous emmène jusqu'à son issue finale qui fait toujours son petit effet. C'est propre, c'est net, c'est efficace, bref c'est du très bon cinéma qui démontre qu'on a pas forcément besoin de plans grandiloquents pour nous faire vibrer. Avec un montage parfaitement bien dosé, je n'ai pas vu le temps passé (le film parait même assez court) en étant pris de bout en bout sans que jamais l'ennui pointe le bout de son nez.
Quoiqu'il en soit, le long métrage vieilli très bien et passe très bien les épreuves du temps. Toujours aussi mythique, il marque les esprits avec en plus une très belle photographie, une bonne lumière et une bonne exploitation des décors qui ne rendent jamais l'ensemble vieillot. Même les costumes de cette école ne nous paraissent jamais risibles et il est difficile de croire (du moins pour moi) qu'au moment où j'écris ses lignes, le film va bientôt avoir 25 ans. Même la bande originale composée par Maurice Jarre est magnifique et semble en adéquation avec son sujet.
Pour résumer, "Le Cercle des poètes disparus" est un film culte qui fait toujours son effet malgré le temps qui passe. Porté par un Robin Williams qui trouve sans doute là l'un des meilleurs rôles de sa carrière, j'ai été happé par la magie du cinéma et la magie de la poésie capable de me faire vibrer. Oh Capitaine, mon Capitaine, que j'aurais aimé avoir un professeur de cet acabit mais en attendant, j'ai toujours ce long métrage d'une très grande beauté et fort émotionnellement pour me rappeler à quel point la vie peut être belle et qu'il est important de ne pas se laisser formater et de vivre ses rêves. Un chef d’œuvre du septième art que je savoure toujours avec beaucoup de plaisir donc et que je ne peux que recommander. Carpe Diem.