Vers la commercialisation d’une pilule contre l’obésité

Publié le 10 décembre 2014 par Antoinemoulin @medecinsurinter

Pour la première fois, un médicament pouvant substituer à un tapis roulant lorsqu’il s’agit de brûler les mauvaises graisses a été développé par des scientifiques de l’Université d’Harvard. Cette pilule est censée transformer les mauvaises cellules graisseuses en de bonnes cellules graisseuses en vue de réduire le risque de développer un diabète de type 2, mais également de prévenir les maladies cardiaques.

La recherche effectuée par les scientifiques leur a permis de découvrir une molécule pouvant réaliser cette conversion étonnante. Ils prévoient de l’utiliser dans la fabrication de la pilule. Les scientifiques sont ainsi convaincus que le médicament pourrait produire les mêmes effets. L’obésité et le diabète sont deux troubles de métabolisme qui font un grand nombre de victimes dans le monde. En Angleterre, un adulte sur quatre est obèse. Ce chiffre pourrait monter en flèche d’ici à 2050.

Le Royaume-Uni investit plus de 6 milliards d’euros par an pour lutter contre ces maladies. Ce budget déjà conséquent est donc susceptible de grimper à 55 milliards d’euros dans les 36 prochaines années. L’efficacité de cette fameuse pilule de Harvard pourrait ainsi changer la donne.

Comment ça marche ?

Le corps humain dispose de deux types de cellules graisseuses, dont les adipocytes blancs et les adipocytes bruns. Les adipocytes bruns sont utilisés par le corps pour produire de la chaleur en brûlant les stocks de graisses, surtout pendant la saison froide. Il est ainsi facile de s’en débarrasser. Les scientifiques espèrent ainsi trouver comment changer la graisse blanche en graisse brune.

Substituer le tapis de course

Actuellement, un médicament nommé Tofacitinib confectionné à partir du même principe que la future pilule anti-obésité est déjà disponible sur le marché et il est utilisé pour traiter la polyarthrite rhumatoïde. On pourrait ainsi adopter ce médicament dans le traitement du trouble d’obésité. Toutefois, il ne procurera certainement pas les mêmes effets que la pilule pouvant substituer au tapis de course. Pour le professeur agrégé au Département de cellules souches d’Harvard et de l’unité de biologie régénérative, Tchad Cowan, c’est la première pilule dotée d’une telle potentialité. Grâce à elle, il est possible de limiter le nombre des personnes obèses.

Notons que cet expert a étudié les cellules adipeuses depuis plus de sept ans dans le but de trouver un moyen de vaincre l’obésité. Il a entamé diverses approches auprès des sociétés pharmaceutiques afin de débuter la production de la pilule. Des essais cliniques ont déjà commencé en Allemagne. Le professeur Cowan a confié qu’on s’attend à avoir des résultats probants dans le plus bref délai vu que le médicament a fonctionné parfaitement chez les souris. Si les séries de tests donnent un résultat positif, l’expert et toute l’équipe récolteront finalement le fruit d’une décennie de travail acharné.