Un nouveau matériau composé de nombreux capteurs pourrait permettre aux personnes équipées de prothèses de ressentir le froid ou la pression. Une avancée majeure mais qui nécessite encore du travail…
La recherche scientifique aujourd’hui permet de créer des prothèses de tous les membres du corps humain, en démontre le projet de l’Homme Bionique qui s’est attaché à créer de toutes pièces un corps entier composé de prothèses. Les avancées technologiques permettent également aux porteurs de prothèses de contrôler leurs mouvements via leurs propres muscles ou cerveaux, mais ils ne sont pas en mesure de ressentir des sensations telles que la chaleur ou le toucher d’un objet.
Des chercheurs du MIT et de l’Université de Séoul ont essayé de résoudre ce problème en développant un matériau intégrant des capteurs capables de détecter la chaleur, la pression et l’humidité, reproduisant les réactions de la peau humaine. Les chercheurs ont mis au point ce matériau grâce à un réseau de capteurs ultra fins composés de silicone et de particules d’or. La sensibilité du polymère est favorisé par le réseau dense de capteurs puisque 400 d’entre eux sont présents au millimètre carré.
Les chercheurs coréens ont mené un test concluant en équipant un rat de cette "smart skin" à laquelle il a réagi. Toutefois, le projet n’a pas permis de confirmer que les différentes sensations peuvent être ressenties par l’Homme. En effet, le problème de taille concernant la recherche scientifique des prothèses reste la connexion au cerveau afin de faire ressentir les bonnes sensations au cerveau humain.
Le professeur Dustin Tyler, expert en interfaces neuronales, explique que le projet est intéressant mais qu’il reste encore du travail pour confirmer la robustesse et la performance du matériau, et l’appliquer sur une prothèse réelle. Il avait lui-même pris part à un projet similaire qui avait permis d’équiper un homme d’une prothèse digitale. Celle-ci, équipée d’une vingtaine de capteurs et relayant l’information aux muscles par des électrodes transmettant la sensation de toucher au patient qui pouvait discerner la prise en main d’un objet mou ou dur.