Agnès Desarthe joue avec la frustration du lecteur : Vingt-quatre marches en est la preuve ! J'aurais aimé plus de développement, rester plus longtemps avec les personnages : la chute certes parfaite m'a semblé trop avancée. Pseudonyme parle de rencontres fortuites mais qui font du bien, de ces héros du quotidien, dignes et humbles.
J'ai moins accroché à L'oreille humaine, à Dans l'oreille du diable (j'ai visiblement un problème avec l'auditif :-) ) et à la toute dernière, Ce qui est arrivé aux Kempinski.
Quatorze récits, quatorze univers. À part le champ poétique, tous les thèmes sont abordés. J'ai glissé sans problème dans les histoires : tout est rythmé, coordonné, si juste. Écrire pour Agnès Desarthe paraît aussi facile et évident que boire ou manger. Rien n'est forcé dans ses textes. Elle a cette faculté de nous faire oublier ce qui vient d'être dit, de nous concentrer sur le présent (son présent). Il n'y a ni donneurs de leçons, ni morale.
Elle me semble plus à l'aise sur des textes d'une dizaine de pages ou plus, parce que d'une certaine façon, son écriture exige un temps d'installation. Ce qui est incroyable est sa façon de laisser l'imaginaire du lecteur libre : rares sont les intrigues où le dénouement demeure unique. C'est voulu (non pas par paresse), mais plutôt comme prolongement de son écrit. On flirte continûment entre le réel et l'imaginaire.
Ce qui est arrivé aux Kempinski est un hymne à la vie et aux nouvelles : un art que visiblement Agnès Desarthe maîtrise à la perfection.
Éditions de L'Olivier emprunté à la biblio
de l'écrivaine : Dans la nuit brune
Un énorme merci à Laeti dont l'article m'a plus que boostée !
avis : Nicole, Cuné, Clara, Laeti, Cathulu,