26 mai 2008
Jésus beaucoup moins cool que Polnareff? Aller, on va au Paradis!
Ouiiiii !!! Aujourd’hui, enfin un bout d’Evangile où Jésus est pas cool !! On est loin de Mimi Polnareff et de son « on ira tous au paradis, même moâââââ ! » Le genre d’Evangile qui vous culpabilise un peu plus (au cas où vous ne l’auriez pas assez été pendant vos années de caté ou dégoûté puisque culpabilisé par certains représentants de l’Eglise)
Je reprends l’histoire rapidement : St Marc (chapitre 10) raconte l’histoire de ce jeune homme BSTR (bien sous tous rapports) qui, même s’il respecte toutes les lois, en veut encore plus ! Il sent bien qu’il y a un manque, le petit plus qui fait qu’il se tourne vers Jésus et lui dit « mais je fais tout comme il faut, je suis la Loi etc…mais qu’est ce qu’il faut que je fasse en plus pour avoir la vie éternelle ». Et là, vlan, prends ça dans les dents : « tu vends tout ce que tu as et tu viens avec moi ».
Et là : le blocage : impossible. Trop dur pour lui.
Honnêtement, qui ne réagirait pas pareil ?
Je comprends le jeune homme à 100% ! Je trime assez dur pour avoir un salaire, faire tourner ma petite vie à moi avec ses besoins immédiats et vitaux, manger, avoir un toit, engraisser la SNCF pour aller voir Chéri en Teutonie, et me faire plaisir avec un théâtre de temps en temps, une expo, et le sacro-saint shopping. Une vraie vie de Bobo parisienne diront certains, le tout enrobé d’une couche de morale catholique.
Qu’est ce qu’on se ressemble avec ce jeune homme dont parle Saint Marc ! Alors lâcher tout ça, pour suivre on ne sait pas trop quoi et on ne sait pas trop pourquoi, c’est moyen comme idée.
J’admire les gens qui peuvent tout laisser tomber, leurs richesses notamment pour se mettre aux services des autres. Je pense notamment aux frères franciscains du Bronx.
Mais je sais aussi que le monde dans lequel je vis est suffisamment incertain pour que la pauvreté physique nous tombe dessus sans que nous le voulions, et qu’en aucune manière, avoir de la richesse est mal ! Ca je l’ai testé. Compter ses centimes pour savoir si on peut s’acheter une baguette, j’ai donné. Alors maintenant que je gagne un peu ma vie, je ne vais pas tout balancer. Et par la même occasion on va arrêter de culpabiliser des générations entières de catholiques.
Alors que nous est-il demandé ici ? A priori ce serait de tout envoyer valdinguer (même mes chaussures Barbara Bui ? : hors de question !) afin d’entrer au Paradis et avoir la vie éternelle ; faire comme St François d’Assises et tout larguer et vivre d’amour et d’eau fraîche.
Et si nous inversions notre manière de voir ? Passer de « que faut-il faire pour être sauvé ? » et se rajouter d’autres lois à respecter scrupuleusement, mais « que faut-il faire PUISQUE nous sommes sauvés » ? Parce que peut-être que justement le message est là : Jésus nous prend par la main, il nous sauve de ces contingences et de ces calculs débiles de bons points à gagner pour aller au Paradis. Ca, les bons points et les mauvais points, il les a pris avec lui sur
la Croix. Par
contre, puisque il a fait ça pour nous, il nous a donné une autre mission : aller au-delà, focaliser notre énergie pour réaliser, aujourd’hui, maintenant, sur terre le Paradis. C’est déjà de remettre chaque chose à sa juste valeur (oui, même mes chaussures Barbara Bui) pour se tourner vers l’essentiel et bâtir le royaume de Dieu sur terre. Tout lâcher et le suivre, ça veut peut-être dire lâcher du lest dans sa vie matérielle, pour se tourner vers des choses plus essentielles : avoir le même regard que celui que Jésus pose sur ce jeune homme riche : un regard d’amour.Posté par tellou à 15:23 - Petite catéchèse impertinente - Commentaires [0] - Rétroliens [0] - Permalien [#]