« Au départ d’Atocha »
LERNER Ben
(L’Olivier)
Les errances madrilènes d’un jeune poète américain. Accueilli en résidence, il préfère les soirées festives, l’alcool, la fumette, les amours aléatoires. Il doit se faire violence et user de subterfuges chimiques pour participer aux quelques soirées de lectures de textes auxquelles sa résidence l’oblige. Car il écrit peu. Et son maniement du castillan est source de nombreuses incompréhensions avec ses hôtes. Il s’immerge dans ce qui pourrait être un rêve éveillé dont il sort, en mars 2004, le jour du sanglant attentat de la gare d’Atocha, attentat dont il est l’un des tout premiers témoins.
Le récit se traîne, paraît parfois s’enliser. Madrid, vue par cet américain qui s’invente des vies antérieures, est une cité glauque, ennuyeuse, prétentieuse. Le jeune poète sans vrai, sans foudroyant désir de la poésie, subit les pressions d’une société qui lui est étrangère, une société qui exhale encore des relents de ce que fut sa tragique histoire. Le Lecteur l’accompagna, dérouté lui aussi, mais conscient toutefois qu’il se confrontait à une œuvre de jeunesse assortie de toutes les interrogations, des doutes, des phases de renoncement qui jalonnent l’amorce d’une possible carrière.