Un film de Justin Chadwick (2013 - UK, Afrique du Sud) avec Idris Elba, Naomie Harris
Académique et sans relief.
L'histoire : Celle d'un jeune homme de Johannesburg, Afrique du Sud, qui commence à militer pour la fin de la ségrégation et l'égalité pour noirs et blancs, et consacrera sa vie entière à sa cause. Jusqu'à devenir, après trente ans de prison, le premier président noir, élu démocratiquement, d'un pays toujours déchiré par les haines raciales, mais qui fit ce jour-là un grand pas.
Mon avis : Grosse déception. Un biopic sur Mandela, pour moi c'était l'affaire du siècle ! En même temps, j'étais un peu étonnée de n'avoir aucun souvenir d'une quelconque promotion ou de critiques élogieuses. Mauvais signe. Mais j'adore toutes les histoires de ces grands hommes (ou femmes) qui traversent soudain leur époque avec fulgurance, oeuvrant avec foi, détermination, courage et pacifisme, pour le bien de leur peuple et de toute l'humanité en général : Martin Luther King, Gandhi, Mandela, Aung San Suu Kyi... Ceci dit, ils n'ont pas forcément révolutionné la vie de leur pays, mais au moins ont-ils le mérite d'avoir essayé, de donner l'exemple, et de redonner l'espoir. I have a dream.
Nelson Mandela se devait d'avoir son biopic, genre cinématographique que j'aime beaucoup, moi qui suis fan d'Histoire : c'est tellement plus vivant à l'écran que dans un bouquin, aussi passionnant soit-il. Mais pas toujours... Ici, c'est raté, trop long, bien trop académique, terne. Quel dommage ! Je me suis assoupie plusieurs fois tellement certains passages étaient soporifiques. Le réalisateur insiste sur des épisodes qui n'ont guère d'importance, alors que beaucoup d'autres, à commencer par son activisme qui continue lorsqu'il est en prison, ou encore la personnalité de l'épouse, Winnie, sont franchement survolés.
Idriss Elba est pourtant formidable ; le seul véritable atout du film. Mais ça ne suffit pas. Pendant 2h20, j'ai eu l'impression de ne rien apprendre d'autre que les grandes lignes qu'on connaît déjà.
Et puis je me suis souvenue que Justin Chadwick était aussi le réalisateur de Deux soeurs pour un roi, un autre film historique, qui m'avait énormément déçue lui aussi. Chadwick, c'est bon pour les nuls en histoire, qui veulent un petit résumé bien lisse.
Pourtant, encore une fois, je suis à côté de la plaque. Tout le monde a adoré semble-t-il. Serait-ce parce que le seul fait de prononcer le nom magique Mandela ouvre la porte du paradis ? Je ne suis pas de ce genre. L'hagiographie, ça m'énerve. Il me faut du lourd.
Je vous donne donc ici les commentaires de ceux qui ont été déçus aussi : "Aussi inventif et excitant qu'un manuel d'histoire-géo, ce biopic sans relief ne vaut que pour son interprète principal." (Les Fiches du Cinéma) ; "Le ton est à l’hagiographie, au consensus, et le film semble constamment effrayé à l’idée que son modèle ait pu être autre chose qu’un héros, tant il expédie la moindre ambivalence ou aspérité possible." (Les Inrocks).