Les bébés nés prématurément sont fréquemment à faible poids de naissance, deux facteurs dépendants associés ici à un risque accru d’arthrose à l’âge mûr et à la nécessité d’une arthroplastie de la hanche, souligne cette étude australienne. Les conclusions ciblées sur une fragilité des hanches à l’exclusion d’autres articulations engagent à une surveillance particulière chez les personnes nées avant terme et cela, dès les premiers symptômes.
En raison du vieillissement de la population, de l’augmentation de l’espérance de vie et de l’épidémie d’obésité, la prévalence croissante de l’arthrite pèse de plus en plus lourdement sur la Santé publique. Car l’arthrite et l’arthrose, sa forme la plus courante, diminuent la qualité de vie, la productivité du travail, et se traduisent fréquemment par un remplacement articulaire. La maladie qui affecte principalement les mains, les genoux et les hanches est douloureuse et handicapante, les arthroses des genoux et des hanches totalisant 71 millions d’années vécues avec incapacité (2010), soit une augmentation mondiale de 64% en 25 ans. Près de 27 millions d’Américains souffrent d’arthrose (OA), rappellent aussi les auteurs. En France, l’arthrose, également reconnue comme l’affection rhumatismale la plus fréquente, concerne près de 10 millions de personnes dont 4,6 millions de manière symptomatique. Ses coûts directs sont estimés en France à près de 2 milliards d’euros liés à la prise en charge hospitalière, les consultations et les médicaments.
Ainsi, en associant le risque d’arthrose et de remplacement de la hanche à la prématurité et au faible poids de naissance, ces chercheurs de la Monash University (Melbourne, Australie) ne révèlent pas 2 facteurs de risque mineurs, mais 2 facteurs connexes dont la prise en compte peut contribuer à réduire l’incidence et le fardeau croissants de la maladie. L’auteur principal, le Dr Flavia Cicuttini de l’Université Monash rappelle également l’absence de médicaments permettant de traiter la maladie et donc la nécessité de miser sur la prévention et la surveillance.
La prématurité a déjà été liée à un certain nombre de risques en santé et de fragilités, dont à une réduction de la masse osseuse à l’âge adulte. L’équipe a donc vérifié l’association, chez 3.604 adultes âgée de 40 ans et plus, participant à une cohorte australienne sur l’obésité et le diabète. Parmi ces participants,
- 116 avaient subi une chirurgie de remplacement du genou,
- 75 une arthroplastie de la hanche pour arthrose.
Les chercheurs montrent que,
· une naissance prématurée et un faible poids de naissance multiplient plus que par 2 (respectivement : HR : 2,50 et HR : 2,04) l’incidence de l’arthroplastie de hanche et indépendamment de l’âge, du sexe, de l’IMC, du niveau d’éducation, de l’hypertension, du diabète, du tabagisme et de l’activité physique.
· Aucune association significative entre les 2 facteurs et une chirurgie du genou n’est constatée.
Ces résultats indiquent ainsi que les personnes nées avant terme ou avec un faible poids de naissance sont plus susceptibles d’avoir un problème d’arthrose à la hanche à l’âge adulte et si d’autres recherches sont nécessaires pour confirmer ces résultats, l’identification de ces 2 facteurs connexes incite chez ces personnes à une surveillance accrue dès les premiers symptômes d’arthrose.
Source: Arthritis Care & ResearchNovember 3, 2014 DOI: 10.1002/acr.22475Association of Low Birth Weight and Preterm Birth with the Incidence Of Knee and Hip Arthroplasty for Osteoarthritis
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