A vrai dire, dès les premières pages, j'ai eu un peu peur. Cela débutait comme un roman de bit-lit sympa mais pas très fin. Car les petites allusions à l'entente sexuelle de Phil et Gloria, au désir qui submerge Gabbie ou à l'anatomie sensuelle des fées ne sont pas très discrètes et n'apportent pas toujours grand chose... De même, le style n'est pas dingo. Heureusement l'histoire et l'utilisation des contes est plutôt chouette !
La famille Hasting vient de s'installer à Pittsville dans une grande maison à l'orée d'une forêt (quelle idée, alors qu'ils étaient si bien en Californie !). Dans ce bois, quelque chose de maléfique semble vivre, caché sous un pont. Les jumeaux sont les premiers à croiser une étrange chose noire. Puis c'est au tour de Gabbie de découvrir des hommes inconnus dans ces bois... On assiste à des scènes féeriques mais dangereuses sur la butte aux fées... Car toutes les créatures qui hantent ces lieux ne sont pas toutes fréquentables et animées de bonnes intentions.
Inspiré par les personnages féeriques qui peuplent nos contes, et notamment les contes irlandais, Feist campe un univers peuple de fées plus séduisantes et plus dangereuses les unes que les autres. Et d'un maître effrayant et maléfique.
Ce roman se dévore d'une traite, sans temps mort, ou presque. A vrai dire, le milieu est un peu mou et certains passages n'ont pas grand intérêt. Mais la pression monte très vite autour des personnages. Chaque épisode les conduit de façon plus évidente vers leur perte... Et il ce sont de véritables aventures qu'ils vivent, parfois même des quêtes. C'est d'ailleurs la "quête" de Sean que j'ai préféré...
Si j'ai trouvé l'exploitation du monde féerique sympathique et le scénario entraînant, je n'ai jamais eu réellement peur comme je m'y attendais. Car le lecteur sait presque tout ce qui attend cette famille, voyant les "méchants" et leurs plans. Et puis, niveau psychologie des personnages et intérêt de ces derniers, c'est assez moyen... Entre la riche, belle et intelligente héritière et l'écrivain célèbre, c'est fade.
Bref, cela manquait un peu de psychologie et de mystère à mon goût...
Pour retrouver le billet de Mélisandre