William Dean Howells, la vie vénitienne

Publié le 10 décembre 2014 par Oliaiklod @Olia_i_Klod

William Dean Howells (1837-1920), auteur, éditeur et critique, est né le 1er Mars 1837 à Martinsville, maintenant Martins Ferry, Ohio. Il était le deuxième fils de huit enfants nés de Mary Dean Howells et William Cooper Howells.

Il a écrit une longue biographie d’Abraham Lincoln.

En récompense, il fut nommé, par le Président américain, Consul des USA à Venise en 1861, il n’avait alors que 24 ans. Il touche alors, en qualité de Consul, un salaire de quinze cents dollars, ce qui lui semblait tout à fait au-delà de ses rêves et lui permet de vivre, alors, très confortablement.

Howells a vécu en Italie pendant près de quatre ans. Pendant son séjour dans la lagune, il s’est marié avec Elinor Mead Howells en 1862, le couple a eu trois enfants : Winifred (né en 1863), John Mead (né en 1868), et Mildred (né en 1872).

Après avoir quitté Venise, Howells est devenu le premier rédacteur en chef adjoint ( 1866-1871 ) puis l’éditeur ( 1871-1881 ) de l’Atlantic Monthly.

De son séjour à Venise, il a laissé un témoignage qui n’a pas pris une ride, 150 ans plus tard, dans Venetian Life, achevé à Cambridge, en janvier 1867.

C’est donc le témoignage d’un jeune homme de 24 à 28 ans, jeune père de famille et pourvu de responsabilités politiques que nous retrouvons dans son livre.

« Je ne pouvais pas … habiter trois ans dans le lieu sans apprendre à connaître différemment de ces écrivains qui ont décrit dans les romans, poèmes et livres de voyage, ni m’empêcher de voir de mon point de vue le faux et le bon marché avec lequel Venise est mis en évidence, si je puis dire, dans la littérature.« 

Le regard que jette le jeune américain sur la ville lagunaire est froid et critique. Loin de tout romantisme (déplacé?), il montre, dès son arrivée la ville misérable, avec les gransieri qui font mine d’aider les voyageurs étrangers pour mieux les escroquer, et qui ont fait main basse sur le transport des bagages et le transfert de clients vers les gondoliers à la sorti de la gare Santa Lucia…

Sa première tâche a été d’apprendre l’italien, et l’un de ses premiers professeurs était un prêtre vénitien, qui lui a fait lire Dante. Ce prêtre de certaines façons suggéré Don Ippolito dans A Foregone Conclusion, ce qui qui était le plus intéressant chez lui était son scepticisme religieux. Il avait l’habitude de dire: « Les saints sont les dieux baptisés« .

Brunetta a été la première amie qu’il a eu à Venise. Elle était nettement latine, au caractère sobre, honnête et sage, et la probité même. Il a eu d’autres amis à Venise, mais cette Brunetta est restée la plus proche pendant tout son séjour.

Dans les calli et sur les campi de Venise il retrouvait Goldoni partout. Les scènes de ses pièces étaient jouées avant ses yeux, avec tout le charme et la  vivacité du sud dans la parole et dans geste, et il lui semblait à chaque fois d’être entré à l’improviste dans une de ses comédies.