Une nouvelle vie commence pour Romy et Vincent. C'est un 31 décembre presque polaire qu'ils emménagent dans leur nouvelle maison en bordure de gare, en Belgique. La jeune femme est enceinte et la future paternité provoque beaucoup d'interrogations chez Vincent.
Dans ce roman, l’auteur partage avec nous les questions que se pose le futur papa, qui n’a pas eu de modèle paternel. Que va-t-il transmettre à son enfant ? Comment devient-on père ? Quel projet mettra-t-on en place pour cet enfant ? Daniel Adam explore les relations familiales, des relations parents-enfants aux liens qui unissent les membres d'une fratrie, pour se questionner sur la paternité et les responsabilités qui y sont irrémédiablement liées.
Le décor de ce court roman est important à plusieurs niveaux. Le passé de la maison fait écho à l'enfance de Vincent, marquée par l'absence de père, tout en le renvoyant à un futur incertain. Le passé se mêle d'ailleurs fortement au présent pour ce personnage hanté par le souvenir des personnes décédées. La gare, les trains aux horaires réguliers et la butte qui devient son poste d'observation et de méditation sont également au cœur de ce texte fort.
Eaux perdues pose la question essentielle de la filiation, qui redessine la généalogie familiale en plaçant les jeunes parents et le futur enfant dans une continuité qui les dépasse. La justesse du récit et des personnages nous plonge dans les tourments de ce futur père, nous faisant ressentir son désarroi et sa peur de ne pas être à la hauteur. Une belle découverte que celle de Daniel Adam.
Remerciement aux Editions Onlit Books pour cette lecture.
Eaux perdues – Daniel Adam – Editions Onlit Books – 2014