A travers ce recueil de trois nouvelles, Philippe Claudel nous invite dans le monde des jouets. En ouvrant ce livre, je m'attendais à des histoires joyeuses d'enfants et de fêtes. Mais ces petites histoires mettent en fait en scène des adultes dans leur relation aux jouets en bois.
L’auteur nous incite à poser un autre regard sur le jouet qui, sous sa plume, n'est pas uniquement objet d'amusement mais devient aussi un symbole, un souvenir ou un rêve. J'ai été particulièrement touchée par les deux dernières nouvelles Mains et merveilles et Pierrot lunaire qui font référence à des événements douloureux dans la vie des personnages principaux. En période difficile, les toupies et autres pantins réveillent le souvenir d’une vie paisible ou deviennent les révélateurs d’une enfance oubliée. Les histoires sont fortes, empreintes de tristesse lorsqu’elles font référence aux ravages de la guerre, mais marquées par une grande humanité, qui touche au cœur.
Au-delà du jouet, ces nouvelles ont pour élément récurrent le travail et le façonnage du bois. Secondaire dans la première nouvelle, il prend toute son importance dans Mains et merveilles où la passion de Firmin pour son métier est palpable, le poursuivant jusque dans les tranchées de la guerre de 1914.
Trois petites histoires de jouets est le premier livre que je lis de Philippe Claudel et je découvre une très belle plume, toute en nuances et pleine de tendresse, qui me donne envie de poursuivre par la lecture d'autres romans. Un petit livre qui se lit en quelques heures mais qui reste en tête longtemps après avoir été refermé. Un coup de cœur !
Trois petites histoires de jouets – Philippe Claudel – Editions Virgile et Daniel Legrand – 2004