C'est jour de tempête. Le vent souffle de plus en plus fort, tandis que les parents de la fillette ont couru rentrer les bêtes dans la grange, elle réalise soudain que son gros chien Harrington n'est pas auprès d'elle pour la consoler. Ni une ni deux, l'enfant n'écoute que son courage pour braver le froid et la furie du vent. Enveloppée dans son imper jaune, la petite fille sort affronter les bourrasques et court à perdre haleine.
Hélas ses cris sont étouffés, ses mots avalés par la tempête. Mais le courage, toujours, la porte et l'enfant finit par retrouver son chien ... évanoui, au pied d'un buisson. Gloups. L'opération de sauvetage se poursuit : « Il était lourd, mon Harrington, très lourd pour mes petits bras d'enfant. Mais mon amour pour lui était encore plus gros. » (Et là, moi, j'avais la gorge nouée.)
Bref, dès qu'il est question de chien dans une histoire, je me sens tout de suite d'humeur cucul la praline. Je sais, j'avoue, mais je suis faible. Et cette histoire est parfaitement adorable et un exemple du genre ! Comment ne pas succomber à cette relation si poignante entre la fillette et son chien ? le dévouement de celle-ci ? la fragilité de la petite bête ? Ah, ce serait se montrer d'un stoïcisme glaçant... non, merci.
Les couleurs de l'album sont également bluffantes, dans des teintes automnales, avec en plus ce fond marin que je trouve fascinant. Les illustrations portent beaucoup sur les gros plans, pour jouer sur la corde sensible, entre la panique et la tendresse, et aussi pour mettre en avant le climat apocalyptique que l'enfant doit combattre. C'est saisissant, très réussi. J'ai beaucoup apprécié !
Alice éditions, octobre 2014