Scott & Bailey // Saison 4. 8 épisodes.
BILAN
Notre Rizzoli & Isles britannique prouve avec cette saison 4 une certaine maturité. Cela m’a beaucoup plu car j’avais été légèrement déçu par la saison précédente dans mes souvenirs. Ce que j’aime bien dans Scott & Bailey c’est qu’il s’agit d’une série policière qui parvient à créer des choses complètement différentes de ce que l’on a pour habitude de voir dans le monde des séries policières. En développant autour la relation entre ses deux héroïnes, créant des intrigues diverses et variées autour d’elles à chaque nouvel épisode, les choses deviennent donc tout de suite bien plus intéressantes. Le fait que Rachel Bailey soit aussi bien mise en avant dans cette saison 4 était l’opportunité ratée de la saison précédente de mettre nos héroïnes dans une ambiance où tout va de mal en pis. Car finalement, le but de cette série n’est à mon sens pas de rester dans quelque chose de trop classique dans le registre policier. C’est donc une bonne chose que de voir la série évoluer dans le bon sens. Bailey est donc au fil des épisodes cette année quelqu’un qui va forcément marquer des points. Tout cela on le doit en grande partie grâce au talent de Suranne Jones. Le but de cette saison n’était pas de rester assis au fond d’un fauteuil et de rester le temps passer. Bien au contraire.
De plus, je crois que c’est la première fois que la série adopte un rythme aussi soutenu au fil des épisodes. Cela permet bien évidemment de creuser certains aspects intelligents de la série que cette dernière n’avait pas toujours eu la chance de mettre en avant. Alors que nos deux héroïnes ont toujours apprécié rire ensemble et passer du bon temps comme deux meilleures amies, tout cela au détriment de leurs collègues bien évidemment. Cette saison 4 permet de donner à la série un côté bien plus contrasté à mis chemin entre la légèreté et l’humour des précédentes saisons avec quelque chose de légèrement plus travaillé d’un point de vue purement policier. La série permet également de parler de sujets de société, notamment dans le premier épisode de la saison 4 alors que Pete a du mal à contenir son homophobie. Ce qui est un contraste assez intéressant à côté de Scott et Bailey alors qu’il y a parfois une relation crypto-lesbienne derrière tout ce qui nous est raconté. Si cela est au premier abord assez simpliste, ce n’est pas le but. L’épisode creuse donc la rancoeur de Pete afin de lui donner non pas une légitimité mais nous démontrer que tout le monde ne partage pas forcément le même avis.
La confrontation des idées est donc tout ce que je pouvais attendre de la part d’une série qui cherche ici à se renouveler et qui parvient toujours à nous permettre de retrouver quelque chose d’assez sympathique dans son ensemble. Le changement de ton dans cette saison est donc le bienvenu. Cela permet à Scott & Bailey de faire les choses de façon intelligente tout en gardant tout de même ce qui faisait son succès à un moment donné. Du coup, le changement ne pouvait pas tomber à un meilleur moment. A la fin de la précédente saison, les deux détectives étaient à peine en bons termes après une terrible affaire et notre duo avait vécu un tel parcours du combattant qu’il était difficile de voir où est-ce que la série pouvait aller par la suite. En utilisant de façon judicieuse la relation entre les deux héroïnes, la série créée des situations originales et cocasses comme il se doit. Je ne m’y attendais pas du tout mais je suis forcé de constater qu’au fond tout est réussi. Ce qui fini par pécher c’est surtout toutes les affaires de la semaine qui, sans être ratées, ne sont pas toujours suffisamment inspirées. Les trois premières saisons étaient donc là pour mettre en place la série, pour n’être qu’une mise en bouche.
Et cette saison cherche à faire les choses de façon bien différentes. Surtout en permettant à Amelia Bullmore d’en faire un peu plus sous les traits de la patronne de choc de Bailey et Scott. Si elle continue d’être le DCI Murray, elle est aujourd’hui scénariste de la série alors que Sarah Wainwright a décidé de quitter son poste de showrunner de la série. C’est donc Amelia Bullmore qui l’a remplacé au pied levé, assurant plusieurs postes. Peut-être est-ce grâce à elle que l’on a avec cette saison 4 m’a saison préférée de la série depuis la saison 1. On se rapproche par moment de Rizzoli & Isles et de sa comédie potache mais les références sont différentes et l’écriture est tout de même bien plus intelligente dans Scott & Bailey.
Note : 7/10. En bref, maîtrisée du début à la fin, une très bonne saison.