L’enterrement du soleil/Taiyo no hakaba (1960) est le troisième film de Nagisa Oshima. Le film traite du Japon d’après-guerre. Surtout, Nagisa Oshima poursuit ce qu’il avait commencé avec Contes cruels de la jeunesse (1960), il réalise un œuvre qui s’inscrit dans la mouvance du taiyozoku, c'est-à-dire sur la jeunesse violente et rebelle.
Au cœur du quartier pauvre de Kamagasaki (surnommé la Zone) de la ville d’Osaka, il y règne, depuis la fin de la guerre une extrême pauvreté. On suit le quotidien des zonards fait de débrouille sur le marché noir. Hanako, une jeune fille tente de survivre par le système D…
L’enterrement du soleil, c’est aussi une œuvre sociale où Oshima montre la misère et ses prisonniers qui pour survivre vendent leur sang, dont profite des sociétés de cosmétique. Ils vendent jusqu’à leur état civil où un marché parallèle se crée pour les étrangers clandestins. Dans une atmosphère moite emplit d’esprit surchauffer, il y règne dans une partie de cette population une nostalgie d’avant la guerre, dont certains rêvent de revoir l’Empire Japonais régner. Il y a également cette peur du communisme. Ce regard sur la pauvreté et cette survie qui va de paire nous montre que pour s’en sortir, les zonards pensent constamment au jour suivant jusqu’à ce qu’ils soient contaminés.
L’œuvre d’Oshima est effrayante. Que se passe-t-il lorsque les zonards sont infectés par cette folie destructrice, provoquée par une goutte d’eau faisant déborder le vase ? Nous assistons à une révolte des opprimés qui brûle comme dernier geste de désespoir. Quant au lendemain ? La vie cruelle continue et suit son court de façon inexorable. La survie avant toute chose, semble nous dire la fatalité dépeinte.
I.D.