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Night Call (Nightcrawler)

Publié le 08 décembre 2014 par Cinephileamateur
Night Call De : Dan Gilroy.
Avec : Jake Gyllenhaal, Rene Russo, Riz Ahmed, Bill Paxton, Ann Cusack, Kevin Rahm, Jonny Coyne, Jonny Coyne, Kathleen York, Eric Lange...
Genre : Drame.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 57.
Date de sortie : 26 novembre 2014.
Synopsis : Branché sur les fréquences radios de la police, Lou parcourt Los Angeles la nuit à la recherche d’images choc qu’il vend à prix d’or aux chaînes de TV locales. La course au spectaculaire n'aura aucune limite...
Bande annonce française
"A la télé, ça à l'air tellement vrai..."
4.0
Night Call
Avant de me diriger vers ma salle de cinéma pour découvrir "Night call", je n'avais rien vu ni lu de ce film. J'en avais juste entendu vite fait quelques bons échos et c'est surtout l'affiche que je trouvais assez classe ainsi que la présence devant la caméra de Jake Gyllenhaal qui m'ont motivé à faire le déplacement.
Je ne le regrette d'ailleurs pas du tout tant j'ai été surpris et captivé par ce film. Surpris, car je ne m'attendais pas à ce genre de satire sur notre société et captivé car le sujet est fort intéressant. Le scénario écrit par Dan Gilroy est assez intelligent. Dès le début, j'ai été pris par le film et je n'ai eu de cesse de me demander par la suite comment tout ceci allait finir. J'ai beaucoup aimé le débat que peut susciter ce long métrage sur une nouvelle forme de "journalisme" que l'on voit malheureusement de plus en plus, celui du scandale et du voyeurisme sans aucun fond.
On ne va pas se mentir, à l'heure des chaînes d'informations 24 heures sur 24 qui tente de monopolisé le public, on est plus en présence de la recherche du scoop ou de l'image choc plutôt que de l'information approfondi. Il n'y a qu'à les regarder pour se rendre compte qu'en une demie heure, elle ne font que tourner en rond à coup de phrase sensationnel voir racoleuse sans jamais trop creuser. Bref, pour en revenir au film, j'ai aimé cette façon de montrer nos plus bas instinct et de voir jusqu'où on peut aller pour faire dire aux images ce que l'on souhaite.
Qu'est ce qui est le plus condamnable : Les atrocités qui peuvent être commises ou ceux qui provoque pour qu'on les commet ? Peut ton parler d'informations et de journalisme lorsqu'il est question de mise en scène, non pas pour l'information mais pour répondre à une demande d'un public de plus en plus voyeur que l'on veut apeurer ? Bien qu'acide dans son traitement et n'apportant pas vraiment de réponses (j'ai beaucoup aimé la fin ouverte), le long métrage à me mérite de nous questionner sur notre propre façon de "consommer" ses journaux. De plus, l'ensemble possède un certain humour noir fort plaisant et des dialogues que je trouve vraiment excellent.
Au casting, Jake Gyllenhaal en Lou Bloom est juste parfait. On ne peut pas l'aimer ni même cautionner ses actes ainsi que sa façon de penser et d'agir mais on reste fasciné par ce protagoniste froid et insensible. Ce solitaire qui n'aime pas son prochain et qui ne pense qu'à ce que lui il souhaite, quitte à aller toujours de plus en plus loin pour l'obtenir. Ses répliques sont justes énormes. Il suffit de voir ses échanges avec les personnages de Nina ou Rick pour rire jaune et de façon très nerveuse tant il semble dépourvu d'une quelconque humanité. Personnage de fiction (et encore, je ne serais pas surpris que certains agissent parfois comme lui), l'acteur l'interprète de façon brillante. J'ai vraiment été bluffé par sa prestation. Il met un peu son charisme naturel de côté et pourtant, il remplit l'écran de sa présence et réussit à rendre son rôle des plus crédibles malgré son côté cruellement décalé.
Face à lui, j'ai beaucoup aimé Rene Russo en Nina Romina. Je ne suis pas vraiment objectif car c'est une actrice que j'aime beaucoup et j'aurais d'ailleurs aimé la voir plus ici mais une nouvelle fois, son jeu ne m'a pas déplu. Bien que caricatural dans son rôle de directrice de l'information prête à tout pour attirer le public, j'ai apprécié sa façon d'incarner son personnage. J'ai bien aimé aussi Riz Ahmed en Rick. Peut-être un peu trop transparent par moment, le spectateur s'identifie assez vite à lui avant de se rendre compte qu'il ne peut rien faire pour donner une once de morale au personnage de Lou. Sa complicité avec ce dernier fonctionne bien en tout cas.
Le reste de la distribution est du même acabit bien que plus en retrait. C'est ainsi que j'ai bien aimé aussi revoir à l'écran Bill Paxton dans la peau de Joe Loder. Je pense d'ailleurs qu'on aurait peut-être pu jouer davantage avec ce personnage et son "affrontement" avec Lou dans cette guerre aux images chocs. Je pense aussi qu'on aurait pu aller plus loin également avec Kevin Rahm, très bon en Frank Kruse, et dont la moralité et la déontologie de son personnage n'est peut-être pas toujours bien exploité afin de continuer de mettre plus en avant le personnage de Lou. J'ai aussi apprécié les inspecteurs de police même si on ne les utilise pas beaucoup aussi d'ailleurs ce qui rend la fin ouverte à la fois très bonne mais aussi un peu frustrante.
Pour ses premiers pas derrière la caméra (avant on lui devait surtout des scénarios comme ceux de "Freejack", "The fall", "Real steel" ou encore "Jason Bourne : L'héritage" ), Dan Gilroy livre une excellente mise en scène. C'est vraiment très propre, très fluide et très agréable à regarder. Si j'ai souvent regarder ma montre, c'est surtout parce que je trouvais que le film passait assez vite et plus je voyais les minutes défilées, plus j'étais curieux de voir comment ce récit allait se finir.
Il y a des plans que je trouve géniaux (ceux à bord de la voiture sont souvent superbe), le montage est très rythmé et les décors sont magnifiquement bien exploités avec un Los Angeles de nuit sombre à souhait qui forme un excellent paysage de fond à cette histoire. La photographie est elle aussi vraiment très belle. Esthétiquement, j'ai trouvé l'ensemble très réussi sans que le film ne tombe dans une surenchère inutile. Visuellement, j'ai trouvé ça parfait le tout accompagné par une bonne bande originale composée par James Newton Howard.
Pour résumer, "Night call" s'avère être une très bonne surprise. J'ai été fasciné par cette satire sur notre société, son voyeurisme malsain et ses chaînes d'informations qui sont à son image. Porté par un Jake Gyllenhaal parfait, j'ai été captivé de bout en bout sans voir le temps passé. C'est typiquement le genre de film que je pourrais revoir sans en abuser, rien que pour les débats que son visionnage peut provoquer par la suite. Si par moment il tombe peut être un peu dans la caricature, il n'est cependant pas dans la surenchère et reste globalement plutôt intelligent. Un excellent film qui mérite le détour avec en prime un humour noir qui fonctionne bien.
Night Call
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