L'élection législative partielle de dimanche dernier dans l'Aube atteste de la lente agonie du Parti "socialiste". Le candidat "socialiste" a obtenu moins de 15 % dans une élection où l'abstention est supérieure à 75 %, et il ne sera même pas présent au second tour.
Cette cuisante défaite révèle que l'effet Valls - si médiatisé - n'a pas enrayé le déclin du PS. Le vote sanction et l'abstention de voter "socialiste" se poursuivent au-delà des élections municipales.
Les discours genre méthode Coué du premier secrétaire du parti "socialiste" feraient sourire si la situation sociale n'était pas aussi catastrophique :
« Hollande a beaucoup semé. »
Sauf que, cher docteur Cambadelis, ce sont le patronat, l'UMP et le FN qui récoltent les fruits du hollandisme.
Le hollandisme est une politique de droite à la Thatcher, Reagan, Blair, Schröder (ou Sarkozy) qui est censée éliminer l'UMP au 1er tour et assurer la réélection de Hollande face à Le Pen, avec un score digne du 21 avril 2002...
Ce pari politicien de la triangulation est en passe d'être perdu. Mais, Hollande, Valls et leurs chiens de garde persistent. Le parti "socialiste" ne s'en relèvera pas.
Hormis sur le plan sociétal, il n'y a rien à sauver du quinquennat Hollande. La rupture avec le sarkozisme n'a pas eu lieu aux plans économique, social, diplomatique, écologique, et même de l'exemplarité de l'entourage et de la vie privée du président.
L'épouvantail de Sarkozy repeint en Thatcher agité par le parti socialiste n’effraiera que les benêts, tant le hollandisme est perçu comme pire que le sarkozisme aux niveaux des retraites, de l'assurance chômage, ou de la sécurité sociale, et bientôt du travail dominical et du travail de nuit.
Circonstance aggravante, Hollande et la bande à Valls ignorent les travaux d'économistes reconnus qui ont démontré les absurdités et les impasses des politiques néolibérales, et proposé des voies alternatives au productivisme néolibéral. Le Ps est d'un conformisme affligeant. Il n'essaie aucun chemin de traverse, suivant confortablement la voie balisée d'un néolibéralisme décomplexé qui a échoué sur tous les continents.
Par conséquent, il ne pourra y avoir ni oubli, ni pardon, ni illusion. Le chantage au vote utile ne fonctionnera plus, contrairement à l'après Mitterrand et à l'après Jospin.
Les élections départementales et régionales seront un désastre pour le PS qui perdra, à nouveau, des élus et surtout des militants professionnels, soit de précieux relais pour porter la bonne parole et limiter la casse...
Le congrès de Poitiers marquera l'inexorable déclin du PS. Pas plus qu'aux états généraux, l'aile gauche, même unie, n'infléchira la ligne politique d'un parti définitivement mort pour la gauche qui subit une hémorragie d'adhérents.
Cette dynamique globalement positive pourrait être amplifiée par les résultats de l'autre gauche dans certains pays membres de l'Union européenne. Syriza ou Podemos ont de fortes chances de l'emporter en 2015 et de prouver qu'une autre politique est possible en dehors des dogmes de l'idéologie néolibérale.
Dès lors en France, l'autre gauche, notamment le Front de gauche, pourrait apparaître comme une alternative crédible à la droite et à l'extrême droite, le PS de Cambadelis rejoignant les rebuts de l'Histoire.
Mais en politique, rien n'est écrit à l'avance. Il se pourrait 'qu'une "bonne" guerre survienne sur le continent européen, en particulier en Ukraine, comme à chaque fois que les forces de transformation sociale deviennent une menace pour l'oligarchie. Politique fiction ou pas, l'avenir le dira, mais toujours est-il que la chambre des représentants étasunienne a adopté la résolution 758...